Un siècle de renouveau à Visé

Le mardi 15 avril 1924, était posée la première pierre de la reconstruction de l’ancienne collégiale de Visé. Le 14 juillet 1926, l’église fut consacrée par l’évêque de Liège Rutten.100 ans après, la Paroisse de Visé, la fabrique d’église Saint-Martin et l’asbl la Porte Ouverte Visétoise veulent célébrer ce siècle de reconstruction et notamment les derniers travaux qui ont rendu toute sa splendeur à ce bâtiment plus que millénaire.

Cet anniversaire se concentrera en plusieurs actions patrimoniales

La Paroisse de Visé 
La Fabrique d’Eglise Saint-Martin
L’asbl Porte ouverte visétoise.

Les photos © KIK-IRPA, Bruxelles (Belgique)

Inventaires dans la commune de Lasne : la saga se poursuit !

Après Chapelle-Saint-Lambert et Plancenoit, deux nouveaux inventaires dans la commune de Lasne viennent d’être validés : celui de l’église Sainte-Gertrude à Lasne et celui de l’église Notre-Dame à Maransart. Retour d’expériences et partage avec les personnes qui ont œuvré à ces deux récolements.

Un peu de contextualisation

  Dans le sillage de l’exposition qui s’était tenue dans la commune en septembre 2023, plusieurs fabriciens s’étaient mobilisés pour répertorier leur patrimoine. Les préparatifs de cet événement avait d’ailleurs permis de susciter une conscientisation à l’importance de connaître le contenant des églises, en vue de mieux pouvoir le préserver. Actuellement, deux inventaires rejoignent le palmarès des récolements terminés dans la commune.

L’on ne le répètera jamais assez, ce qui rend véritablement un bon récolement possible est un travail d’équipe ! C’est précisément ce qui a été appliqué par les fabriciens de l’entité, qui ont rapidement compris l’intérêt de mutualiser leurs compétences pour réaliser cette tâche.

De Lasne…

L’église de Lasne est aisément repérable grâce à sa façade constituée en briques et en pierres. Edifiée en 1881 à l’emplacement d’un édifice plus ancien, elle abrite des biens patrimoniaux d’époques et donc de styles variés, qui rappellent des siècles de dévotion dans la localité.

Marie Boseret, fabricienne et auteure de l’inventaire de l’église à Chapelle-Saint-Lambert, disposait déjà d’une solide expérience en la matière et est par conséquent, venue prêter main forte au diacre Luc Pagacz pour réaliser celui de l’église de Lasne. « Laurent Temmerman, responsable du Temporel du culte à l’archevêché Malines-Bruxelles, m’avait demandé si j’étais intéressée de réitérer l’expérience en aidant une autre fabrique, et c’est ainsi que je suis entrée en contact avec celle de Lasne », nous confie Marie Boseret.

Après concertation, le binôme a ainsi pu travailler de concert : le travail sur site étant réalisé ensemble et l’encodage effectué par Monsieur Pagacz. S’il fallait toutefois citer deux petites complexités, tous deux rapportent : « les principales difficultés sont le manque de ressources in situ qui connaissent l’histoire de la paroisse, et qui pourraient en ce sens apporter des compléments d’informations sur les objets et leur utilisation. La prise de renseignements et de photos des biens mobiliers conservés en hauteur n’est pas toujours évidente non plus mais pour ce qui est du reste, c’est un exercice qui se réalise avec fluidité ».

Ceci étant, le binôme est unanime en ce qui concerne l’intérêt de l’exercice : « nous avons découvert beaucoup de choses, des objets qui ont une histoire ».
Qu’en est-il de la suite ? Marie Boseret répond avec enthousiasme : « je souhaiterais m’impliquer dans un nouvel inventaire, peut-être celui de l’église de Ohain ? »

…à Maransart

Au même titre que la fabrique de Plancenoit (lien de redirection vers l’article https://cipar.be/2023/12/01/nouveaute-dans-la-region-de-la-bataille-de-waterloo-leglise-de-plancenoit-integralement-inventoriee/), celle de Maransart a entamé son travail de récolement en 2022.

Edifice néogothique construite par l’architecte Coulon au 19e siècle, l’église de Maransart a vu plusieurs de ses secrets révélés lors de l’inventorisation du patrimoine qu’elle abrite. Françoise Bortels-Rose, historienne de l’art et principale auteure de l’inventaire, témoigne : « six dalles funéraires ont été redécouvertes grâce à ce travail, elles provenaient probablement de l’ancienne église romane. Nous avons également découvert que la cloche répertoriée par l’IRPA et datée de 1868 n’existait plus, mais que celle-ci avait été remplacée par une cloche ancienne produite en 1811 par des fondeurs français ».

« En termes de méthodologie, Madame Bortels-Rose rapporte que le manuel Réaliser l’inventaire d’une église paroissiale l’a beaucoup aidé : « c’était une ressource vraiment efficace pour identifier tous les biens, grâce au dictionnaire illustré compris dans le manuel ». Quant à la prise en main de la base de données, elle a pu compter sur l’aide de Bernard Coquel, représentant du vicariat du Brabant Wallon, et de Marie Boseret.

Parmi les éléments patrimoniaux qui l’ont marquée, Madame Bortels-Rose évoque : « répertorier les textiles liturgiques m’a semblé plus laborieux que le reste car c’est un patrimoine qui est relativement méconnu et qui nécessite des manipulations pour les photographies. Ce qui m’a particulièrement plu, ce sont les vitraux ! Ceux de l’église de Maransart sont sobres mais comportent tout de même des motifs évoquant les rayons du soleil et le Sacré-Cœur, je les ai trouvés à la fois humbles et attachants ».

Actuellement, il ne reste plus qu’à répertorier les églises de Ransbèche, de Ohain et de Couture. La saga-inventaire à Lasne se poursuivra dans les prochaines semaines !

Maura Moriaux

Toutes les illustrations sont de l'auteur

La cloche de Fontenaille - un dispositif séculaire

« Autrefois, toutes les cloches étaient sonnées à l’aide d’une corde. Tel est encore le cas à Fontenaille [1]», hameau de la commune d’Houffalize. Sa jolie chapelle St-Jacques construite en 1700, est située sur le Chemin de Compostelle.

En haut de son petit clocher robuste, une jolie cloche et tout le dispositif qui l’entoure est tel qu’en 1700, quand le fondeur Joseph Joris de St Hubert a fondu et installé cette cloche. Le joug de suspension à clavettes, la roue de la cloche en bois, le battant et son attache en cuir sont d’époque.

Lors de l’inventaire des cloches de la Commune d’Houffalize réalisé par Louis Gresse et Marc Diederen, ils ont tout d’abord remarqué une usure anormale d’un côté du joug de cette cloche. Après avoir appris que depuis un certain temps le sonneur n’animait plus la cloche à la volée parce qu’il sentait une résistance au bout de la corde, il ont découvert que l’axe avait détérioré l’une des encoches dans laquelle ce dernier tournait. Depuis, la cloche penchait d’un côté et ne pouvait plus être mise à la volée.

Sensibilisée à la valeur exceptionnelle de ce dispositif séculaire, la commune d’Houffalize financera la réparation du système de sonnerie à la volée à l’identique. Ce travail sera réalisé par un campaniste de la région [2]. La petite cloche sera prête à être sonnée à la corde encore de nombreuses années !

 

ACW (Association campanaire Wallonne)

Quelques infos sur l'association campanaire wallonne

L'association a pour objet la sauvegarde, la promotion et la valorisation du patrimoine campanaire (carillons, cloches, mécanismes d'horlogerie de tours et tout ce qui s'y rapporte) des Régions Wallonne et de Bruxelles-Capitale.

Pour ce faire :

[1] G. ANTOINE, L. GRESSE, M. DIDEREN, Commune d’Houffalize, son patrimoine campanaire et ses vitraux, La Roche-en-Ardenne 2022.

[2] Entrepreneur qui entretient le matériel présent dans les clochers : cloches, carillons, horloges, cadran etc..

Publication de prestige pour la cathédrale de Tournai

La cathédrale de Tournai est le premier édifice hors France à faire partie de la prestigieuse collection française "La Grâce d'une Cathédrale" aux éditions Place des Victoires à Paris. Il s’agira du trente-cinquième volume.

Le projet d’édition a été lancé officiellement dans le salon de la Reine de l'hôtel de Ville de Tournai en présence de l'archevêque émérite de Strasbourg (initiateur de la collection), des responsables de la maison d’édition, de Monseigneur Harpigny, de Paul-Olivier Delannois, de Serge Hustache, des auteurs, des mécènes et d’un beau public dont la présence prouve un grand intérêt pour le patrimoine religieux. Le livre, qui comptera plusieurs centaines de pages, sortira à l’automne 2025. Plus aucune étude complète et détaillée sur la cathédrale de Tournai n'a été publiée depuis près de 60 ans.

Christel Henry, présidente des Amis de la Cathédrale de Tournai a pris la parole en premier lieu, suivie par Monseigneur Joseph Doré, Monseigneur Harpigny, Paul-Olivier Delannois, Serge Hustache et Florian Mariage qui a présenté les différents chapitres du futur ouvrage d’une manière originale.

Les différents discours ont été ponctués d’intermèdes musicaux de qualité par Pascal Macou, basse, et Philippe De Smet, au piano.

Les photos sont de l'auteur.

Vinciane Groessens

Pour en savoir plus sur cette collection, cliquez ici.

Photo prise sur la page facebook.

Merveilleux Trésor d’Oignies : éclat du XIIIe siècle

Du 19 mars au 20 octobre 2024

LIBERT, Henri, reliqaire de Sainte-Marie d'Oignies, argent, ca. 1600, h. 25,5 cm (S. Christiaens)

C’est une exposition exceptionnelle que vous proposent de découvrir, Christine Descatoire, conservatrice générale au musée de Cluny et Julien de Vos, directeur du Service des Musées et du Patrimoine culturel de la province de Namur ; tous deux commissaires de cet évènement au Musée de Cluny à Paris. Fait rarissime, ce sont trente pièces du Trésor d’Hugo d’Oignies qui ont fait le voyage jusqu’à Paris sur les cinquante que compte cette impressionnante collection reconnue Trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2010 et appartenant à la Fondation Roi Baudoin. Cette exposition permet ainsi de mettre en lumière toute la singularité et l’exceptionnelle qualité de cet ensemble créé au XIIIe siècle par Hugo d’Oignies, né dans la région de Walcourt et installé au prieuré d’Oignies fondé par son frère Gilles de Walcourt.

Mais ce petit village des bords de Meuse ne tire pas toute sa notoriété de la seule présence d’un orfèvre de talent car c’est une rencontre spirituelle entre une mystique, Marie d’Oignies et un théologien, Jacques de Vitry, un temps évêque en terre sainte et principal mécène du prieuré qui permettront à Oignies de s’inscrire comme un des hauts lieux de la naissance du mouvement béguinal en Europe. Outre les pièces créées par Hugo d’Oignies, le visiteur pourra découvrir un reliquaire en argent renfermant une relique de sainte Marie d’Oignies. Cette œuvre plus tardive qui s’inscrit dans la tradition de l’art mosan, conservée dans l’église Saint-Martin à Aiseau est attribuée à Henri Libert. Cet orfèvre est connu pour avoir réalisé les châsses de Sainte-Rolande conservée dans l’église de Gerpinnes, de Saint-Berthuin dans l’église de Malonne, de Sainte-Marie d’Oignies dans l’église de Nivelles, de Saint-Victor à Fleurus et de Saint-Pierre dans l’église de Thy-le-château.

Plus d’information : https://www.musee-moyenage.fr/

Samuël Christiaens

Ecrire pour un "Objet du mois"

Vous avez un objet étonnant ou peu connu dans votre église paroissiale? Vous avez envie d'écrire sur cet objet et diffuser votre texte accompagné de photos via notre nouvelle rubrique "objet du mois".

Merci d'envoyer votre texte (plus ou moins une page A4) et les photos (avec le copyright clairement indiqué) à Vinciane Groessens : v.groessens@cipar.be !

Vinciane Groessens

Mai, mois de Marie

Au cours de ce mois de mai 2024, l’église Saint-Vincent d’Haulchin (dans la paroisse de Binche-Estinnes, dans le diocèse de Tournai) accueillera une exposition consacrée à la Vierge Marie. La piété chrétienne a consacré depuis longtemps le mois de mai à la dévotion envers Marie, Mère de Dieu et des chrétiens. Dans chacune de nos paroisses et dans chaque foyer chrétien, le mois de mai était autrefois l’occasion de cérémonies et d’exercices de dévotion spéciaux en l’honneur de Marie. A défaut de ces célébrations, n’hésitons pas à profiter du mois de mai pour visiter l’un ou l’autre sanctuaire ou participer à un pèlerinage marial si nombreux dans notre pays.

La dévotion mariale en Belgique et ailleurs

C’est justement pour mettre en valeur ce riche patrimoine marial de Belgique et d’ailleurs que l’église d’Haulchin accueillera cette exposition sur la Vierge Marie. Son objectif est double : d’abord, il s‘agit de présenter la plupart des représentations des scènes de la vie de Notre Dame, qui furent une grande source d’inspiration pour les artistes de tous les temps, à travers la présentation de statues, icônes, images diverses, médailles…Ensuite, le second objet résidé dans la présentation de différents sanctuaires mariaux – certains très connus et d’autres moins – de Belgique et du monde.

Le contenu riche et diversifié de cette exposition permettra au visiteur de mesurer la place si importante que la Vierge Marie tient dans la vie de l’Eglise et dans le cœur des fidèles chrétiens. N’hésitez pas à venir nombreux en l’église d’Haulchin visiter cette belle exposition, témoignant des merveilles accomplies par Marie à travers les siècles !

Pour plus d’infos : tél. 0478 33 43 66 (Michael Deneufbourg, sacristain)

 

Michael Deneufbourg

Pourquoi le mois de mai est associé à Marie? Nous vous invitons à lire cet article très intéressant.

Des étudiants au Musée diocésain de Namur

Comme cela avait déjà été organisé il y a deux ans, l’équipe du CIPAR a donné quelques heures de cours théorique le lundi 18 mars aux étudiants en master en histoire de l’art et archéologie dans le cadre du cours de conservation de Madame Caroline Heering à l’UCLouvain.

Une fois la théorie vue en auditoire, place aux exercices pratiques au Musée diocésain de Namur le jeudi suivant. Chaque étudiant a eu pour mission d’étudier une œuvre, parmi celles sélectionnées par l’équipe du musée, pour réaliser une fiche d’identité, avec description, étude iconographique et analyse de l’état sanitaire. Le travail pouvait s’effectuer en groupe afin d’assembler un maximum d’informations.

Sensibiliser les futurs professionnels dans le secteur du patrimoine aux difficultés de conservation dans les églises fait partie des missions du CIPAR. Être confronté également à des œuvres différentes de ce qu’ils ont l’habitude d’étudier, parfois même très atypiques, les éveille à d’autres facettes du rôle possible d’historien de l’art. Il est intéressant que les futurs spécialistes se familiarisent avec différents lieux de conservation, autant dans des musées que des sacristies d’églises paroissiales. Le patrimoine religieux conservé in situ, par sa diversité et sa richesse, mérite cette attention.

Au vu de l’enthousiasme des étudiants lors de cet exercice, le CIPAR est encore plus convaincu de l’intérêt d’un tel enseignement. Les étudiants étaient heureux de pouvoir voir de si près des objets, les toucher (avec les précautions requises), les photographier, etc. Ils ont pu constater par eux-mêmes les différentes altérations et comprendre leurs causes, décrites lors du cours magistral.

Merci à tous les étudiants et leur professeur Caroline Heering pour ce moment de partage enrichissant. Plusieurs étudiants comptent à présent poursuivre l’expérience, en participant à la réalisation d’inventaires, ou encore par un stage au Musée diocésain !

Vinciane Groessens

Photos du CIPAR

Le Musée diocésain réouvre ses portes !

Du 18 avril et au10 octobre 2024, le Musée diocésain de Namur – Trésor de la cathédrale ouvre à nouveau ses portes au public tous les jeudis, de 14h à 17h. Nouveauté cette année : le musée sera accessible gratuitement tous les premiers dimanches du mois (14h-17h), avec une visite guidée proposée à 15h30.

L’occasion de (re-)découvrir les deux salles d’exposition permanente valorisant le patrimoine des églises de notre diocèse. Au travers de peintures et sculptures, le parcours « Ceci n’est pas un saint » retrace les rôles et fonctions de l’image dans le christianisme, tandis que le second parcours, inauguré en 2023, se concentre sur le trésor de la cathédrale. Autour des pièces d’orfèvrerie exceptionnelles de cet ensemble historique, sont présentés de nombreux objets utilisés dans le cadre du culte, tels que des reliquaires et objets liturgiques.

A côté des livrets disponibles gratuitement pour accompagner les visites libres, un carnet de jeux invite les enfants à s’approprier les objets en faisant appel à leur sens de l’observation et à leur créativité.

Lise Constant et Hélène Cambier

Illustrations : Trésor © Olivier Caignet - graphiste, Q. Denoyelle © Service médias - Diocèse de Namur

CIPAR - Centre Interdiocésain du Patrimoine et des Arts Religieux