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Balâtre : des années passées à embellir l’église

Publié le 04/02/2022

Le village de Balâtre (commune de Jemeppe-sur-Sambre) a pu conserver son caractère rural. Au détour des champs, on y découvre avec plaisir une bourgade paisible aux vieilles maisons de pierre. En plus de l’imposant château-ferme d’origine médiévale, le village est marqué par sa large place où trône l’église Sainte-Aldegonde, parfaitement intégrée dans son environnement de pierres, de briques et de verdure. Bien entretenue et disposant même d’un petit espace d’exposition, l’église reflète l’investissement conséquent de la fabrique d’église pour valoriser son patrimoine.

Une fabrique d’église soucieuse de son patrimoine

balatre-L’autel majeur du XVIIIe siècle proviendrait de l’église Saint-Victor de Fleurus.-balatre
L’autel majeur du XVIIIe siècle proviendrait de l’église Saint-Victor de Fleurus.

  Édifiée en 1833, l’église résulte de la fusion des paroisses de Sainte-Aldegonde et de Saint-Martin, ainsi que le rappellent les vitraux du chœur, représentant les saints patrons. Principalement sous l’impulsion de Michel Nyssens, ancien membre de la fabrique d’église, de nombreux projets ont vu le jour pour valoriser le patrimoine, à commencer par la réalisation de l’inventaire.

« J’ai appris il y a une dizaine d’années que réaliser l’inventaire du patrimoine mobilier était une obligation légale pour les fabriques d’église », raconte Michel Nyssens. « Et comme je m’intéresse aux objets, j’ai pris l’initiative d’établir le récolement en suivant ma méthode. » En effet, lorsque le travail a démarré, le manuel de réalisation des inventaires n’existait pas encore, le CIPAR n’était même pas encore né ! « Je me suis d’abord basé sur les anciens inventaires de l’IRPA et ensuite, j’ai classé tous les objets par type, ce qui me paraissait le plus logique. De manière systématique, j’ai pris des photos et enregistré les données qui me paraissaient indispensables tels que les dimensions, les matériaux, les techniques, etc. ».  A partir de l’inventaire, M. Nyssens a réalisé un outil très astucieux afin de faire circuler facilement celui-ci entre les membres de la fabrique : des petits livrets plastifiés et reliés. Sur base de ces livrets, résistants et faciles à transporter dans l’église, la fabrique procède annuellement à un récolement de l’inventaire et ce, depuis plus de dix ans !

Cet investissement au service du patrimoine de leur église se manifeste également par un entretien régulier de l’édifice. L’état de la toiture est vérifié annuellement, le mobilier en bois est surveillé de sorte à pouvoir agir rapidement en cas d’attaque d’insectes xylophages, la sacristie et tout le matériel utilisé dans le cadre du culte est soigneusement rangé. Par souci d’économie d’énergie, une petite chapelle d’hiver a aussi été aménagée dans la sacristie pour les plus petits rassemblements.

Un intérieur lumineux

Un des vitraux non figuratifs de l’atelier Debongnie.

Année après année, diverses réalisations ont conféré à l’église une atmosphère chaleureuse. Dès le porche, une monumentale porte vitrée, placée avec le soutien de la commune, permet de contempler l’intérieur de l’église avant d’y entrer.

L’intérieur de l’église est baigné de lumière, bénéficiant d’un éclairage récemment revu et de larges vitraux. La fabrique d’église a confié à l’atelier Debongnie la création de trois nouveaux vitraux non figuratifs ; des formes colorées y évoquent comme une présence mystérieuse. L’éclairage conduit vers le chœur, particulièrement lumineux, avec son autel du XVIIIe siècle qui présente les figures majestueuses du Christ triomphant et de Dieu le Père.

Des objets habituellement peu mis en valeur sont ici mis en scène. Ainsi, différentes bannières de procession sont accrochées le long des lambris dans le chœur. On ne peut pas manquer non plus le caractère très particulier du chemin de croix : réalisées peut-être durant la première moitié du 19e siècle, les stations consistent en des représentations peintes sur du verre. Pour valoriser davantage ces vitraux miniatures, les fabriciens ont placé un dispositif d’éclairage à l’arrière de chaque station.

balatre-Le chemin de croix est constitué de panneaux de verre peint, mis en valeur par un éclairage.
Le chemin de croix est constitué de panneaux de verre peint, mis en valeur par un éclairage.

Un petit espace d’exposition

La fabrique a transformé l’ancien baptistère en un espace d’exposition pour les plus belles pièces de la paroisse. Si on y trouve la vaisselle liturgique ancienne, cet espace permet également de valoriser des biens plus particuliers et fragiles, comme une crédence du XVIIIe siècle et une statue-mannequin.

M. Nyssens relate : « Lorsque les fonts baptismaux ont été déplacés il y a quelques années, le baptistère semblait très vide. Nous avons eu l’idée d’utiliser cet espace pour en faire une grande vitrine. » L’espace a été assaini et les murs ont été soigneusement nettoyés. Déjà fermée par une élégante clôture de fer forgé, la niche été dotée d’une grande porte vitrée, fermée en permanence à clé. Un jeu de lumière a été installé pour mettre en valeur les objets et un système d’alarme sécurise la zone. Chaque objet présenté a été soigneusement sélectionné sur base de l’inventaire. Afin de permettre aux curieux d’identifier les biens exposés, chaque pièce est numérotée. Ces numéros figurent sur un cartel reprenant les légendes permettant de les identifier.

L’ancien baptistère, fermé par une paroi vitrée, a été transformé en espace d’exposition.
L’ancien baptistère, fermé par une paroi vitrée, a été transformé en espace d’exposition.

Les photographies sont des auteurs.

Maura Moriaux et Hélène Cambier

Un grand merci à M. Nyssens pour le chaleureux accueil

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