CIPAR

Qui sommes-nous ?

Le CIPAR est une ASBL fondée par les évêchés de Tournai, de Namur, de Liège et le vicariat du Brabant Wallon dans le but de coordonner leurs efforts en matière de protection, de conservation et de valorisation du patrimoine religieux. Le CIPAR agit comme un centre d’expertise destiné en priorité à appuyer et à encadrer les services diocésains du patrimoine, les fabriques d’église et les communes dans leurs tâches de gestion du patrimoine conservé dans les églises. En se préoccupant du patrimoine ancien et de diverses formes d’expressions artistiques, l’association valorise tout ce qui constitue le support matériel de la culture chrétienne.

    

Que fait le CIPAR ?

  • Proposer aux évêques une stratégie et des directives communes, en matière de conservation, d’inventaire, de protection et de valorisation du patrimoine religieux ;
  • Donner des outils communs aux quatre diocèses francophones pour mettre en place une politique patrimoniale concertée ;
  • Être un espace de concertation et d’échange de bonnes pratiques en matière de gestion de conservation, de protection et de valorisation du patrimoine religieux ;
  • Conserver et valoriser le patrimoine non seulement en assurant une protection optimale des objets mais aussi en préservant les valeurs culturelles, symboliques et pastorales au service de l’Eglise d’aujourd’hui ;
  • Amorcer et nourrir une réflexion sur l’avenir du patrimoine religieux dans le contexte d’une évolution des pratiques cultuelles ;
  • Constituer un interlocuteur unique face aux pouvoirs publics et intervenants institutionnels : AWaP, Fédération Wallonie-Bruxelles, IRPA,…

Quelles sont les missions du CIPAR ?

La protection, la conservation et la valorisation du patrimoine religieux mobilier est un vaste chantier. Le CIPAR a déployé son travail en six missions.

  1. Le CIPAR a une mission de sensibilisation. Il orchestre des campagnes de sensibilisation à l’art et au patrimoine religieux. Il incite les responsables paroissiaux à rendre leur église vivante et accueillante et à l’intégrer dans la vie sociale d’aujourd’hui. Lieu de culte, espace de culture, élément de l’attractivité touristique ou simplement domaine public, les églises doivent rester ce lieu communautaire historique d’expérience sociale et spirituelle qu’elles ont toujours été.
  2. Connaître ce patrimoine religieux conservé dans les églises est essentiel. Concrètement, le CIPAR encadre les fabriques d’église dans leur obligation de mettre à jour l’inventaire, condition préalable indispensable à toute gestion patrimoniale. Il est descriptif et non pas analytique ou interprétatif, et s’effectue à l’aide d’un logiciel mis à disposition des fabriques.
  3. Le CIPAR se présente comme un centre d’expertise, une véritable boite à outils en matière de conservation préventive. Le CIPAR déploie des actions sur le terrain et met à disposition des ressources relatives aux bons gestes à entreprendre en matière de conservation. Le CIPAR conseille les responsables paroissiaux sur la bonne conservation de biens dans des domaines spécifiques. L’accent est mis sur les possibilités de conservation in situ (les œuvres restent dans l’église) en prenant en compte tous les facteurs d’environnement et de sécurité.

Les différents types de bien (orfèvrerie, textile, vitraux, sculpture, peinture,…) font l’objet d’une réflexion qui s’articule autour de plusieurs actions : organisation de colloques scientifiques, réalisation d’expositions itinérantes et édition de brochures qui précisent les bonnes pratiques pour chaque type en particulier.

  1. Le CIPAR propose aux églises des recommandations pratiques en matière de sécurité. Il accompagne toutes les fabriques qui le désirent dans la mise en place de mesures préventives qui permettront d’assurer une sécurisation de leur patrimoine vis-à-vis des risques que sont les incendies, les dégâts des eaux et le vol/vandalisme, mais aussi dans l’élaboration du plan d’évacuation d’urgence de leur mobilier.
  2. Le CIPAR organise des journées ou cycles de formation à l’attention des fabriciens, d’acteurs pastoraux ou de tout amateur de patrimoine religieux. Les formations portent tant sur les aspects pratiques de l’inventorisation ou de la conservation que sur la connaissance et la compréhension de l’art chrétien. Elles donnent des recommandations en conservation préventive.

Toutes ces missions ont une finalité : la valorisation de ce patrimoine. Cette sixième mission se définit et se développe par les autres.

D’autre part, le CIPAR encourage la constitution de dépôts diocésains pour la conservation des objets qui ne peuvent être gardés in situ. Il favorise également les dépôts dans des collégiales ou églises patrimoniales avec possibilité de mise en valeur du patrimoine.

Pourquoi le CIPAR a-t-il été créé ?

Depuis plusieurs années, les administrations diocésaines sont conscientes de l’importance de se préoccuper du patrimoine religieux. L’évêché de Tournai a joué dans ce domaine un rôle précurseur. Les Tournaisiens ont mis en place un service Art, Culture et Foi et ont entrepris la réalisation d’inventaires, la constitution d’équipes relais et l’organisation d’un conservatoire du patrimoine à l’abbaye de Bonne-Espérance. L’expérience tournaisienne a balisé la réflexion des évêchés francophones.

En 2015, l’évêché de Namur, en excellente collaboration avec l’Université de Namur, a organisé une formation approfondie – programme de 24 heures – sur la gestion du patrimoine mobilier des églises, programme qui a connu un réel succès, répondant manifestement à une attente de la part des acteurs locaux.

Ces initiatives ont amené les vicaires épiscopaux francophones en charge du temporel du culte et les différentes équipes responsables du patrimoine dans les quatre évêchés à se réunir pour grouper leurs forces. L’exemple du CRKC, Centrum voor religieuse kunst en cultuur, (l’actuel PARCUM) basé à l’abbaye de Parc à Leuven et créé à l’initiative des évêques et de la région flamande a eu un rôle déterminant.

Une commission interdiocésaine du patrimoine religieux, approuvée par la conférence épiscopale en octobre 2015, s’est rapidement mise au travail et il est apparu que la priorité devait être donnée aux inventaires. En effet, pas de réflexion sur l’avenir du patrimoine, qu’il soit mobilier ou immobilier, sans un inventaire actualisé, sans savoir ce que l’on a et ce dont on parle.

La Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles ont manifesté de l’intérêt pour les travaux de ce groupe et lui ont apporté leur soutien. Cela a conduit à la création, en décembre 2017, de l’Asbl CIPAR. L’association emploie aujourd’hui trois historiens (de l’art) et bénéficie de la collaboration d’un comité technique composé de deux employés par service patrimoine des quatre évêchés. Elle est hébergée dans la maison des médias de l’évêché de Namur.

Équipe du CIPAR

Organe d'administration
Monseigneur Jean-Pierre Delville Président
Mgr Jean-Pierre DELVILLE
Évêque de Liège – Évêque référendiaire
Christian Pacco Administrateur délégué
Christian PACCO
Évêché de Namur
Chanoine Jean-Pierre Lorette Abbé Jean-Pierre LORETTE
Vicaire épiscopal
Évêché de Tournai
Laurent Temmerman Trésorier
Laurent TEMMERMAN
Responsable du service des fabriques d’églises et AOP
Archevêché de Bruxelles-Malines
Yves CHARLIER
Responsable du service Patrimoine
Évêché de Liège
Juan Carlos Conde Abbé Juan Carlos CONDE CID
Vicaire épiscopal
Évêché de Namur
Assemblée générale
Hélène CAMBIER
Attachée au service Patrimoine, conservatrice du Musée diocésain de Namur
Évêché de Namur
Julein Maquet
Julien MAQUET
Conservateur du Trésor de la cathédrale de Liège
Membre de la Commission vicariale d’art sacré du diocèse de Liège
Déborah LO MAURO
Secrétaire générale du service Art, Culture et Foi, conservatrice du CHASHa
Évêché de Tournai
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Thierry-Claessens-1024x683.jpg. Thierry CLAESSENS
Responsable du service des fabriques d’églises et AOP
Archevêché de Bruxelles-Malines
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est IMG_1265-1024x683.jpg. Jean-Paul ETIENNE
Président de la Fabrique de la Collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles
Abbé André HAQUIN
Président CDAS
Évêché de Namur
Loris RESINELLI
Responsable du Service d’Accompagnement à la Gestion des Paroisses
Évêché de Tournai
Les opérationnels Equipe du CIPAR
Maura Moriaux Maura MORIAUX
Collaboratrice CIPAR
Léopold D’OTREPPE
Collaborateur CIPAR
Vinciane GROESSENS
Collaboratrice CIPAR
Collaborateurs des diocèses
Thibaut Roblain Thibaut ROBLAIN
Attaché au Service Patrimoine
Évêché de Liège
Delphine GOURDON
Attachée au Service Patrimoine
Évêché de Liège
Diacre Bernard COQUEL
En charge des inventaires
Vicariat du Brabant wallon
Samuël CHRISTIAENS
Attaché au Service Patrimoine
Évêché de Tournai
Déborah LO MAURO
Secrétaire générale du service Art, Culture et Foi, conservatrice du CHASHa
Évêché de Tournai
Lise CONSTANT
Attachée au Service Patrimoine
Évêché de Namur
Hélène CAMBIER
Attachée au service Patrimoine, conservatrice du Musée diocésain de Namur
Évêché de Namur

On parle de nous dans les médias

Cliquez ici pour retrouver notre revue de presse avec tous les articles de presse papier, numérique, les podcasts, rediffusion d'émissions TV et radio qui parlent du CIPAR.

  

Le patrimoine religieux en danger

La notion de patrimoine et le souci de sa conservation sont relativement récentes. Elles remontent à la seconde moitié du XXe siècle. Récente mais rapidement ancrées dans les priorités actuelles de la société. Et pourtant, aujourd’hui, malgré cette attention sans précédent dans l’histoire occidentale pour la préservation du patrimoine, le patrimoine religieux est en danger.

Danger d’une mauvaise conservation

L’évolution de la pratique religieuse, le regroupement des célébrations, l’âge de certains fabriciens, le fait qu’il n’y a plus de prêtre dans chaque paroisse, tous ces éléments font que nos églises sont moins régulièrement fréquentées et moins bien surveillées. Il peut se passer plusieurs jours, plusieurs semaines sans que quelqu’un n’y entre. Des dégradations peuvent survenir sans qu’on ne le remarque suffisamment vite. Les conditions de conservation dans des jubés poussiéreux ou des greniers humides sont parfois désastreuses. Ces locaux ne sont pas vraiment adaptés pour conserver des pièces qui y ont été remisées puis souvent oubliées il y a plusieurs années sans beaucoup de réflexion à long terme.Les mesures de sécurités ne sont pas toujours adéquates et ne sont plus à la mesure de l’appétit de voleurs ou de vandales. Insensiblement, depuis quelques années, ce sont de nombreuses et parfois importantes pièces de notre patrimoine qui ont disparu.

Danger de surplus et de confusion

Un autre danger relève de l’abondance et d’une confusion qui porte sur la notion de patrimoine.Les objets de culte et œuvres d’art religieux sont très nombreux. La production religieuse a été énorme et cela jusqu’à une époque encore très récente. Du beau et du laid, de l’exceptionnel et du vulgaire. Aujourd’hui, les créations du XIXe et du début du XXe siècle sont décriées. Et elles sont abondantes. Pourra-t-on tout conserver ? Toutes les statues en plâtre, dont beaucoup sont abimées, ébréchées, cassées ? Toute l’orfèvrerie en mauvais laiton ? Toutes les chaises ou anciens bancs d’église ? Conserver quoi, où, comment, pourquoi ?Nos prédécesseurs ont eu moins de scrupules qui dans les années post Vatican II ont allégé sans beaucoup d’état d’âme les églises de statues, d’autels, de chaires de vérité ou autre objets devenus encombrants, et cela parfois sans beaucoup de discernement en tout cas aux yeux du gestionnaire de patrimoine d’aujourd’hui. Ils croyaient bien faire, aujourd’hui on a des regrets. Aurons-nous une autre attitude ? Il faudra faire des tris, au risque de se tromper aux yeux des générations futures. Au risque de pertes regrettables.

Danger de perte de sens

Enfin, cinquante ans après la réforme liturgique de Vatican II, de nombreux objets de culte, pièces d’orfèvrerie, meubles ou tissus liturgiques ont perdu leur utilité. Les générations actuelles n’en connaissent plus la fonction, et peuvent les mépriser au risque de les éliminer. On range, c’est-à-dire, on empile, on entasse, on élimine, on jette, … souvent plus par méconnaissance que par mauvaise volonté. Tout au plus, dans cette désaffection générale, mais avec un souci de conservation, certaines pièces importantes ont-elles été transférées vers des musées. Elles sont alors sorties de leur contexte, écartées du lieu qui leur donnait sens.

La notion de patrimoine et l’intérêt que la société porte vers les choses du passé, induisent un phénomène qui fait l’objet de beaucoup d’intérêt de la part des sociologues, c’est la patrimonialisation.
La patrimonialisation, cela veut dire qu’un objet, en raison de l’évolution du contexte dans lequel il se déployait, a perdu son utilité première, sa fonction. Mais par contre, il acquiert un autre sens, il trouve un autre intérêt, une valeur esthétique par exemple. Il n’est plus regardé à la lumière de ceux qui l’ont faire vivre, de ceux pour lequel il avait une finalité, mais il trouve un autre attrait ou interfèrent signification originelle mal comprise et valeurs culturelle contemporaines. En devenant patrimoine, un objet ouvre son champ de signification à un public beaucoup plus large. Une nouvelle population s’approprie en quelque sorte un bien qui ne lui était initialement pas destiné.

La patrimonialisation peut être une chance pour beaucoup d’objets ou de constructions qui auraient disparu sans une signification nouvelle. Mais cela n’est pas sans risques. Le danger de la patrimonialisation, c’est la perte de sens ou le remplacement d’un sens initial par une lecture nouvelle basée sur un regard nouveau, sur des intérêts nouveaux. Une statue de dévotion devient œuvre d’art. Elle est admirée pour ses formes gracieuses ou le raffinement du travail du sculpteur, alors que le dévot y voyait une porte vers le divin. La muséalisation risque d’accélérer cette évolution lorsque le contexte spatial a disparu.Malgré l’intérêt général dans la société pour le patrimoine et sa conservation, celui de nos églises paroissiales présente un réel danger de conservation et son avenir est incertain. Il représente pourtant une importance considérable au cœur de notre société.

Les enjeux du patrimoine religieux

La conservation du patrimoine ne peut être une finalité en soi. Elle ne peut se réduire à un intérêt d’antiquaire, ou à une passion de collectionneur nostalgique, à un goût pour les vieilles choses. Des enjeux plus profonds motivent l’énergie qu’il convient à y apporter.

Un enjeu culturel : le patrimoine est le support de la culture chrétienne

Un premier enjeu, essentiel, est celui de la préservation culture chrétienne. Le patrimoine religieux a de l’importance parce qu’il est le support matériel majeur de la culture chrétienne. Il y en a d’autres, mais c’est le plus visible. Les objets, les images ou les édifices sont des éléments qui s’imposent dans le paysage visuel public et qui évoquent tout un univers mental qui a forgé des générations d’hommes et de femmes durant des siècles. Ce sont des témoins visibles, des traces qui maintiennent vivaces au regard une des composantes essentielles de la culture occidentale. Si le patrimoine s’estompe ou disparait, c’est la présence même de la culture chrétienne comme composante de la société actuelle qui est en danger.

Force est de constater que la culture chrétienne a tendance à s’effacer. Dans une société sécularisée, qui tend à privatiser le religieux, et multiculturelle, c’est-à-dire où se côtoient d’autres cultures, la culture chrétienne tend à se dissoudre. Les plus jeunes connaissent moins bien l’histoire sainte. Les repères traditionnels s’effacent, les éléments qui marquaient le paysage ou le calendrier, ne sont plus compris. L’iconographie, les représentations de scènes traditionnelles ne sont plus reconnues par les plus jeunes. La transmission intergénérationnelle de la culture s’amoindrit d’âge en âge.

Comprendre notre histoire

Et pourtant, la culture chrétienne est fondamentale pour expliquer et faire comprendre notre histoire, l’histoire de tout l’Occident. La culture chrétienne est le fondement de nos sociétés. Au niveau de la grande histoire, on parle des racines chrétiennes de l’Europe, mais aussi de la petite histoire, celle des gens, des ancêtres proches, des villes et des villages. Et cela ne concerne pas que le Moyen âge, le christianisme a marqué notre civilisation jusqu’il y a peu, jusqu’à aujourd’hui. On dit qu’un peuple ignorant de son histoire est comme un arbre sans racine, c’est un peuple sans avenir. Nous ne pouvons comprendre et faire comprendre notre histoire sans une bonne compréhension de l’empreinte chrétienne qui la marque.

Une culture pour mieux vivre ensemble

Il n’y a pas que comprendre notre passé. Il y a aussi le vivre ensemble aujourd’hui. L’actualité nous rappelle sans cesse les drames qui sont le résultat d’une ignorance de l’autre. La violence d’aujourd’hui, comme d’hier, repose essentiellement sur une méconnaissance d’autrui, sur la peur de l’étranger, sur l’incompréhension de ses propres valeurs de vie, de ses aspirations, de ses craintes. Cela aboutit au rejet, à l’exclusion, et à d’autres formes de violence plus excessives.

Nombreuses sont les initiatives, aujourd’hui, d’expliquer les convictions ou les religions qui font le monde, et en particulier l’islam. Le comble, serait qu’en même temps, on néglige l’importance sociétale du christianisme. Dans le concert des cultures qui caractérise la société d’aujourd’hui, la composante chrétienne doit être expliquée, elle doit faire entendre son contenu.

Des valeurs pour construire

Se faire entendre pour aujourd’hui mais aussi pour demain. Dans une société multiculturelle, le christianisme doit faire entendre sa voix, une voix de traditions, de continuité et d’espérance. Le christianisme, malgré des pages d’histoire sombres, a été le ferment des grands progrès des sociétés occidentales : droits de l’homme, de la femme, respect du petit et du faible, évolution vers plus de démocratie et de justice. La culture chrétienne est porteuse de valeurs : les valeurs évangéliques, des valeurs d’humanisme, d’altruisme, de vivre ensemble. Et le patrimoine peut, doit, dire l’idéal chrétien dans la société sécularisée et multiculturelle, tout en respectant la mosaïque de convictions et cultures et aussi, bien entendu, tout en ne réduisant pas le christianisme à de la culture.

Un enjeu spirituel : le patrimoine ouvre au mystère de Dieu

Pour le chrétien, l’enjeu du patrimoine est aussi spirituel.  Le christianisme catholique est une religion de l’image, de l’objet, mais aussi du geste, de la parole, de la musique. Une religion qui met les sens à contribution. Pour le fidèle, le patrimoine ou l’œuvre d’art peut dire la présence de Dieu ou peut l’amener à la transcendance. Il ne se réduit pas à de la culture. Le patrimoine peut être lui-même une source d’inspiration. L’art religieux contemporain s’inscrit dans cette tradition. Il permet, par une autre formulation, l’élévation de l’âme vers le tout autre.

Conclusion : Une réflexion sur l’avenir des églises

L’action du CIPAR s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’avenir des bâtiments églises. Tôt ou tard, de nombreuses églises trouveront une autre affectation. Dans cette perspective il sera nécessaire de disposer au niveau des entités paroissiales ou communales de personnes capables de discerner la valeur du patrimoine mobilier et de prendre des options quant à sa conservation.

Plus largement, il y a lieu de réaffirmer les églises dans la vocation sociale et sociétale qui a toujours été la leur. Une église doit rester – redevenir – ce lieu historique d’expérience spirituelle et communautaire qu’elle a toujours été. Pour cela l’église doit être bien entretenue, ouverte aux heures et jours principaux de la vie sociale, elle doit répondre aux normes de sécurité en vigueur, se montrer accueillante à des manifestations sociales locales, être un repère historique et identitaire d’une communauté tout entière. Il s’agit là d’une responsabilité historique de l’Eglise.

armoirie Decrolière  Marche-en-Famenne_orfèvrerie  

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