Publication - Collégiale de Huy. Notre-Dame et Saint-Domitien
Cet ouvrage de prestige est consacré à l’une des grandes églises classées « patrimoine majeur » de Wallonie. Le projet était ambitieux – jeter un regard neuf sur la collégiale de Huy, depuis les débuts de son histoire jusqu’au chantier de restauration en cour –, mais sa réussite loin d’être assurée. La Société des Bibliophiles liégeois y a cru la première : l’édition de travaux relatifs à l’histoire politique, économique, scientifique, artistique et littéraire du pays de Liège est l’un de ses objectifs.
Et la Maison d’édition Peeters de Louvain a suivi en assurant à l’ouvrage une large diffusion. Séduits par le projet, trente-six chercheurs – historiens, historiens de l’art, archéologues, héraldistes, musicologues –, internationalement reconnus ou en passe de l’être, ont accepté de le rejoindre et de réunir leurs contributions. La table des matières élaborée, les tâches furent réparties.
Il fallait rappeler d’abord les raisons du choix et les atouts de ce site exceptionnel qui, à de multiples reprises, fut le lieu de repli des évêques de Liège ; dégager de récits légendaires tenaces les premières traces d’une christianisation étonnamment précoce ; évoquer les origines de la paroisse, les débuts et l’évolution de la vie canoniale ; analyser l’implication et la politique hutoises des évêques de Liège ; rencontrer les hommes et les femmes vénérés à Huy… avant de pénétrer enfin dans l’église romane de 1066 et de découvrir la collégiale gothique, dont la construction entamée en 1311 ne fut achevée qu’au milieu du XVIe siècle.
Si l’on peut admirer aujourd’hui l’extraordinaire voûte peinte de rinceaux, réalisée à l’initiative du prince-évêque Érard de La Marck (1505-1538), la collégiale a perdu une grande partie du décor mobilier dont l’avaient enrichie de généreux chanoines aux XVIIe et XVIIIe siècles. En retrouver les témoins dispersés fut une recherche passionnante.
Menacé par la Révolution et plus encore par l’incendie de la haute flèche de la tour occidentale (8 juin 1803), l’avenir de la collégiale fut assuré dès le milieu du XIXe siècle par d’importantes restaurations et l’apport d’un nouveau mobilier. Le style néogothique lui a donné l’aspect qu’elle a aujourd’hui.
Pour la première fois, ces réalisations de grande qualité – ensembles mobiliers, orgues, peintures murales et verrières – sont étudiées comme elles le méritent.
L’ouvrage pluridisciplinaire, dont chaque partie est assumée par un spécialiste ou une équipe scientifique, a été conçu pour être accessible à tous, avec un propos synthétique et un langage clair. Sa mise en page a été particulièrement soignée. Son illustration est presque totalement inédite, grâce à l’investissement de l’Institut royal du Patrimoine artistique qui a offert à la collégiale Notre-Dame treize journées de mission photographique et l’exclusivité, jusqu’à la sortie de presse, de plus de six cents clichés, venus compléter les prises de vue de plusieurs photographes.
Marylène LAFFINEUR-CREPIN et Isabelle LECOCQ