Eau thermale, église…et inventaire patrimonial !

Ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et célèbre pour son eau et ses thermes, Spa est également réputée grâce à l’église Notre-Dame-et-Saint-Remacle. Celle-ci a fait l’objet d’un inventaire d’une très grande précision, élaboré par la fabrique d’église. Cette démarche a permis de mettre en évidence des pièces particulières et de développer d’autres projets patrimoniaux.

Un inventaire de qualité, un groupe de fabriciens solidaires et motivés

66 matinées, environ 700 heures et plus de 3000 photos, voilà comment résumer l’inventaire conséquent de l’église de Spa, qui comprend actuellement 435 fiches ! Ce qui en fait le deuxième plus gros inventaire intégralement encodé dans la base de données du CIPAR, après celui d’Enghien.

S’il fallait résumer l’expérience d’inventorisation, les fabriciens sont unanimes : « C’était un plaisir de travailler et d’apprendre ensemble ! ». En effet, la fabrique a débuté son inventaire le 20 janvier 2020 et l’a terminé le 16 octobre 2023. Serge Vanderheyden, secrétaire émérite de la fabrique, témoigne : « En terme de méthodologie, les tâches ont été clairement réparties. Tandis que l’un se chargeait de la prise de notes, un autre photographiait les objets et un troisième les listait. Cécile, notre responsable en charge de la décoration et de la chorale, qui connait l’église dans les moindres recoins, a localisé toutes les pièces et elle s’est chargée d’aménager dans la sacristie un petit studio photo. Quant à moi, j’ai également pris en charge l’encodage des données. » Ils avaient mis en place le système suivant : une matinée in situ suivie de l’encodage l’après-midi. Ce qui signifie que les deux étapes se sont effectuées avec un intervalle très court : « De cette manière, les informations récoltées dans l’église ou dans la sacristie étaient encore suffisamment bien ancrées dans notre mémoire ».

Précédemment à cet inventaire du patrimoine, les mêmes fabriciens ont également effectué un classement et un inventaire de tous les documents d’archives paroissiaux, avec les conseils avisés de Christian Dury, l’archiviste diocésain de l’évêché de Liège.

 

Des chantiers de conservation préventive et des restaurations

L’inventaire du patrimoine, et le récolement de quelques dizaines d’éléments vu par l’IRPA dans les années 80, ont permis de mettre en route d’autres projets, parmi ceux-ci : un rangement de grande envergure. « En effet, nous en avons profité pour ranger le mobilier de manière structurée, notamment au niveau du grenier, mais aussi dans les meubles de sacristie. » Ainsi, ils sont allés jusqu’à classifier tous les textiles préalablement rassemblés par ornement (ensemble), et de les notifier sur un petit cartel, reprenant la numérotation de chaque planche de chasublier. C’est ainsi notamment que plusieurs ornements ont été redécouverts, dont des textiles qui ont été conçus pour les funérailles en 1902 de la reine consort Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine, l’épouse du roi Léopold II.

Le grenier, qui abrite principalement des luminaires et du mobilier de procession, a également été réaménagé. En effet, la fabrique a constitué des étagères pour disposer les objets par typologie. Chacun s’est vu attribuer un numéro, repris sur un cartel apposé au mur. Pour protéger les biens de la poussière, l’équipe a doté les meubles de tentures.

L’édifice a également fait l’objet de remaniements : d’importants travaux de restauration ont été menés il y a quelques années par la fabrique d’église, avec l’aide et le soutien de la commune et de l’AWaP.  Au cours de ces interventions, la mise en conformité électrique a été réalisée, l’éclairage a été intégralement revu en passant au LED, et les parois internes remises en peinture. Au printemps 2024, des travaux de réparation de la toiture vont être entrepris ainsi qu’au niveau des joints et des corniches.

Quels sont les futurs projets à mettre en œuvre ? Les fabriciens répondent : « Maintenant que nous avons acquis de l’expérience pour l’inventaire, nous allons aider les autres paroisses de notre unité pastorale à démarrer le leur ! Nous allons également envisager un nouveau projet pour valoriser notre patrimoine en bois sculpté, des discussions sont en cours avec l’IRPA, le Service Patrimoine de l’évêché de Liège et le CIPAR ».  Par conséquent, de prochaines actualités relatives à ce projet-mystère seront dévoilées dans les prochains mois… à suivre de près !

Envie de découvrir l’église ?

Si vous êtes de passage dans la région, n’hésitez pas à pousser les portes de l’édifice, qui est ouvert tous les jours de la semaine.

 

Maura Moriaux