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Le confinement : un moment opportun pour les inventaires ?

Publié le 29/04/2020

Depuis le début du confinement, plusieurs fabriques en profitent pour débuter ou poursuivre l’inventaire des objets présents dans leur église. Il s'agit d’après eux d'une bonne manière de passer le temps en restant actif et productif tout en redécouvrant leur patrimoine.

Un inventaire, oui mais pourquoi ?
Constituer l’inventaire du mobilier d’une église paroissiale est une étape fondamentale pour la sauvegarde du patrimoine religieux. Cette tâche, qui demande une grande précision, permet de développer un outil de gestion aux avantages multiples. L'inventaire n'est pas une fin en soi et s’avère être très utile pour :

  • Connaître le patrimoine d'une fabrique ;
  • Évaluer l’état de conservation des objets et du mobilier ;
  • Évaluer le nombre d’objets disparus ;
  • Dresser un plan d’urgence pour prioriser les actions en cas de sinistres ;
  • Constituer une fiche d’identité par objet, très utile en cas de vol.

L'inventaire permet de développer de nombreuses initiatives de valorisation patrimoniales car il permet de :

  • Contrôler les déplacements d’objets (par exemple, lors de prêts pour des expositions ou en cas de travaux) ;
  • Servir d'outil d'identification et de gestion lors d’un changement de localisation (dépôt) ou d’un déménagement temporaire ;
  • Servir d'outil de gestion et de base documentaire lors de l’organisation d’une exposition ou lors de la participation à des activités ouvertes au public (par exemple lors des Journées du Patrimoine) ;
  • Servir de base pour une publication, un dépliant informatif, un cartel ou une brochure pour les visiteurs.

Dresser l'inventaire du patrimoine religieux est une obligation légale en vigueur depuis 1809. Elle incombe aux gestionnaires de ce patrimoine : les fabriques. En 2017, le CIPAR a débuté une vaste campagne de sensibilisation aux inventaires par le lancement d’une base de données informatique qui rassemble tous les objets des églises de Wallonie, de manière confidentielle et sécurisée. De plus, l’équipe du CIPAR propose un suivi qui se décline en brochures, formations sur le terrain, etc. pour soutenir au mieux les responsables des inventaires.
Enfin, un bon inventaire est un inventaire régulièrement mis à jour. Une nouvelle photo d'un objet, le constat de nouvelles dégradations, l'acquisition d'un nouvel objet, sont autant d'informations qui peuvent être compilées. C’est un outil qui certes prend du temps à mettre en place mais qui sera toujours utile et d’actualité !

Les témoignages de terrain
Depuis quelques semaines, notre mode de vie a dû être adapté en raison du contexte actuel et plusieurs fabriciens en ont profité pour se lancer pleinement dans la réalisation de leur inventaire. Depuis mi-mars, plusieurs fabriques ont même terminé l’encodage de leurs données et ont formulé la demande de validation auprès du CIPAR. Ces demandes sont aussi des moments opportuns pour récolter les avis des auteurs de ces inventaires. Nous partageons en exclusivité quelques réflexions qui nous sont parvenues de la part des encodeurs.

Ainsi, une fabricienne nous livre son témoignage à propos de l'inventaire de sa fabrique : « c'est un travail long mais nécessaire pour préserver les objets. De plus, ça nous oblige à faire un bon nettoyage dans les armoires de sacristie : deux actions groupées en
une seule ! »
En effet, répertorier les objets invite à explorer tous les recoins d’une église, de l’armoire de la sacristie à la petite annexe : une belle occasion pour redécouvrir et se réapproprier son patrimoine.

Un autre fabricien nous dit : « Il s'agit d'une bonne opportunité pour permettre une meilleure cohésion entre les membres de la fabrique car c'est un véritable travail de collaboration. De plus, c'est une activité qui nous offre la chance de nous retrouver une fois par semaine toute la matinée ».
Autre témoignage : « nous avons constitué une petite équipe : l'un s'est occupé du travail de terrain, l'autre des photos, et moi-même des encodages. Mes coéquipiers et moi-même avons choisi la fonction qui nous parlait le plus et ainsi, grâce à cette organisation, nous avons pu avancer efficacement ».
Le travail d’inventaire est une véritable activité d’équipe qui peut être étalée dans le temps : chacun avance à son rythme. Ils peuvent tous individuellement développer leur propre stratégie de récolement : les uns procèdent par zones dans l'église tandis que les autres préfèrent inventorier par type d'objets.

   Etoles rangées   Sculptures rassemblées

Certains fabriciens profitent même de la réalisation de leur inventaire pour mettre en place des projets concrets : « Nous avons créé un fond d'archives qui reprend toutes les fiches papiers et nos notes de terrain, ainsi qu’une version PDF de tout l’inventaire. Tout est classé par zone dans l’église et structuré de la meilleure manière possible car nous souhaitons mettre ce fond à disposition de tout intéressé par l’histoire de notre église. Aussi, nous voulons nous assurer que nos successeurs pourront s'y retrouver plus facilement lorsqu’ils reprendront la mission de l’inventaire ».

 

Une base de données, à la différence d'un site internet, est un outil de gestion. Il ne s'agit pas d'une plate-forme informatisée qui donne accès à du contenu fixe (articles, pages, etc.). Par conséquent, l’interface à utiliser est complexe et peut engendrer des craintes. Quelques fabriciens ont dû surmonter la difficulté informatique. Au sujet des encodages dans la base, l'un d'entre eux dit : « Au début, j'ai eu un peu du mal car il y a beaucoup de champs à encoder, il faut un peu chercher. Après quelques fiches, ça devient une vraie gymnastique. Les encodages, c'est comme apprendre à faire de la bicyclette : c'est difficile au début mais une fois qu'on y arrive, ça roule ! C’est très important de lire attentivement la documentation du CIPAR au préalable, et surtout, de ne pas hésiter à les contacter en cas de questions ».

Travail dans la base de données                                               Base de données CIPAR_fiche objet

Certains de ces auteurs aguerris proposent même leur aide auprès des fabriques voisines, ce qui constitue un véritable geste de solidarité et de prise de conscience de la fragilité du patrimoine.

Des outils pratiques
Vous souhaitez débuter votre inventaire ? N’hésitez pas à formuler votre demande auprès du CIPAR et du service diocésain du patrimoine de votre diocèse : cliquez ici pour obtenir les coordonnées. Ils vous constitueront un accès et vous communiqueront toute la documentation utile.
Le CIPAR se tient à votre disposition pour vous fournir aides et conseils en la matière. Des publications et des brochures sont disponibles sur demande et des formations-inventaires sont organisées sur le terrain à la demande des fabriques. N'hésitez pas à cliquer ici pour en savoir plus.

Page de garde_Guide de démarrage rapide           Formation Bastogne            Page de garde_publication inventaire
Des outils pour le travail de terrain et pour l’utilisation de la base de données sont intégralement disponibles sur demande et en version téléchargeables sur notre site. Cliquez ici pour plus de détails.

Envie d’en savoir davantage au sujet des inventaires ? N’hésitez pas à nous contacter à l’adresse suivante : info@cipar.be.

Maura Moriaux

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