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La restauration de l’église du Saint-Sacrement à Liège

Publié le 08/10/2021

La 33e édition des Journées du Patrimoine en Wallonie en septembre dernier a été l’occasion d’inaugurer officiellement la première phase de la restauration de l’église du Saint-Sacrement à Liège, sise boulevard d’Avroy, face au parc du même nom (lieu de la Foire d’octobre), non loin de la statue de Charlemagne.

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Fig. 1. L'église du Saint-Sacrement à Liège de Jacques-Barthélemy Renoz. Photo de l'auteur.

L’édifice actuel est de style néoclassique ; il est bâti sous la direction de l’architecte Jacques-Barthélemy Renoz (1729-1786) et achevé vers 1766. Cette nouvelle église remplace un sanctuaire consacré en 1527. Sous l’Ancien Régime, elle appartient au prieuré des Augustins et est dédiée à sainte Anne.

La construction se signale par sa façade monumentale, son dôme à pans et sa tour carrée surmontée d’un clocheton bulbeux. Le plan s’inspire de la croix grecque, avec un corps octogonal sous coupole et un chœur de deux travées.

Nationalisée et désaffectée à la Révolution, l’église connaît diverses destinations avant d’être acquise par des particuliers. Après restauration par l’architecte L. Demany, elle est rendue au culte en 1866 et est mise à la disposition de religieuses issues de l’Institut de l’Adoration Perpétuelle du Saint Sacrement. Les sœurs quittent Liège en 1993 et l’église se trouve à nouveau menacée de désaffectation. Pour l’éviter, l’asbl « Sursum Corda » s’en porte acquéreur en 2003 ; le culte est depuis assuré par des prêtres diocésains selon deux formes du rite romain (Missels de 1962 et de 1970).

La première phase de la restauration (2020-2021) a porté sur la réhabilitation de la façade et du parvis, la stabilisation de la maçonnerie et des charpentes. Ces travaux ont permis une remise en état approfondie de la porte monumentale en chêne sculpté polychromé et dont chaque vantail était autrefois d’un seul tenant. Au-dessus se superposent deux bas-reliefs sculptés par Antoine-Pierre Franck (1723-1796). Le premier, en stuc, était jusqu’ici considéré comme représentant saint Jean à Patmos ; les restaurateurs proposent d’y voir plutôt la Conversion de saint Augustin.

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Fig. 2. Bas-reliefs sculptés en stuc par Antoine-Pierre Franck "saint Jean à Patmos" ou "la Conversion de saint Augustin". Photo de l'auteur.

Le second, en pierre, montre saint Augustin en habit monastique, présentant deux livres et accompagné d’angelots.

Bas-reliefs sculptés en pierre par Antoine-Pierre Franck "saint Augustin en habit monastique, présentant deux livres et accompagné d’angelots." Photo de l'auteur.
Fig. 3. Bas-reliefs sculptés en pierre par Antoine-Pierre Franck "saint Augustin en habit monastique, présentant deux livres et accompagné d’angelots". Photo de l'auteur.

La restauration a été financée sur fonds propres et a bénéficié d’un subside de la Région wallonne et de l’intervention du Fonds Richard Forgeur géré par la Fondation Roi Baudouin.

Philippe Joris

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