CIPAR

Carton plein pour la journée d’étude du CIPAR

Publié le 01/12/2022

Le 18 novembre dernier avait lieu la quatrième journée d’étude du CIPAR. Cette édition était un peu spéciale, parce qu’il s’agissait de la reprise de ces journées après deux années d’interruption forcée par la crise sanitaire, mais aussi parce que la journée différait des précédentes par le thème choisi : la protection et la valorisation des trésors, patrimoine exceptionnel de nos églises. Le succès a été au rendez-vous : le public a largement répondu présent.

Trésors d’église, trésors de notre patrimoine

En 2010 avaient lieu les premiers classements d’œuvres exceptionnelles, reconnues au titre de « Trésor » par la Fédération Wallonie-Bruxelles. À l’heure actuelle, plus de 200 biens sont classés comme « Trésor », dont environ un tiers se trouvent dans des églises ou d’autres institutions religieuses. Cette année, la nouvelle version du décret portant sur la protection des biens culturels a été l’occasion pour le CIPAR d’organiser une journée consacrée au patrimoine exceptionnel des églises. Car pour celles-ci, le concept de « trésor » a une longue histoire – les trésors font partie intrinsèque de l’histoire du christianisme. Plusieurs objectifs avaient été donnés à cette journée « trésors » : croiser les regards, rassembler les acteurs, élargir les perspectives ; ils ont été atteints !

Regards croisés

Tout au long de la journée, le thème « trésors d’église » a été décliné de différentes manières. D’abord avec une mise en perspective historique, par Hélène Cambier (Trésor de Namur). Celle-ci a rappelé la présence d’objets précieux dans les églises depuis les débuts du christianisme ; formant des ensembles qualifiés de « trésors » dès le Moyen Âge, ces objets précieux à divers titres cristallisent des enjeux très variés. Jean-Pierre Lorette (vicaire épiscopal à Tournai et président du CHASHa) a, quant à lui, évoqué les enjeux spirituels des trésors, rappelant la signification des objets précieux pour l’église, l’enjeux de leur préservation in situ pour la société d’aujourd’hui, et les responsabilités de l’église vis-à-vis de ce patrimoine. Marie-Anne Sire (Inspectrice générale des Monuments historiques) a présenté l’expérience française en matière de protection et de valorisation des trésors d’églises. Elle a exploré l’évolution des regards et des pratiques en la matière, depuis les années 1960 jusqu’au projet actuel de réaménagement du trésor de Notre-Dame de Paris – apportant un émouvant témoignage de la valeur symbolique des objets du trésor de la cathédrale révélée de plus belle dans les circonstances dramatiques de l’incendie de 2019.

Charlotte Tassin et Michel Bettonville (fabrique de Stavelot), Jean-Paul étienne (fabrique de Nivelles) et Florence Renson (Trésor de Tournai) ont ensuite présenté « leur » Trésor, mettant en lumière la signification de ces trésors pour leur église, les richesses qu’ils renferment, les projets en cours mais aussi les difficultés rencontrées et les interrogations pour l’avenir. L’importance des collaborations, du partage et du travail en réseau a été soulignée par le témoignage de Julien Maquet (Trésor de Liège), qui a présenté l’aisbl Europae Thesauri, un réseau européen de trésors et musées ecclésiastiques. L’apport des professionnels de la conservation du patrimoine a été mis en lumière avec une représentante d’une institution-phare : l’IRPA, avec Marjolijn Debulpaep qui a évoqué l’expertise et les méthodes de l’Unité de conservation préventive.

La journée a fait la part belle à la politique de protection des biens culturels menée par la Fédération Wallonie Bruxelles. Laurent Sterckx (cabinet de la Ministre B. Linard) a présenté le nouveau décret en matière de protection du patrimoine. Maxime Callewaert (Direction du Patrimoine culturel) a présenté les actions menées par la Fédération WB pour la valorisation du patrimoine, ainsi que les aides disponibles pour les opérateurs culturels, y compris les fabriques d’église. Sophie Balace (MRAH et Commission d’avis des patrimoines culturels) a éclairé de son expérience la procédure de classement de biens religieux, permettant de démystifier quelque peu ces opérations et de souligner l’importance du dialogue et des collaborations pour ces dossiers.

Public varié

Comptant plus de 140 participants, l’assemblée était particulièrement riche et variée : fabriciens, historiens de l’art, conservateurs, restaurateurs, archivistes, guides-animateurs, acteurs pastoraux... étaient donc ainsi rassemblés différents acteurs, tous réunis autour de la protection du patrimoine : les fabriques et autres institutions d’église, les administrations en charge du patrimoine, les musées, etc. Deux évêques de Belgique étaient présents : Monseigneur Pierre Warin, évêque de Namur, et Monseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège et président du CIPAR, qui a donné le coup d’envoi de la journée.

Un signal fort pour l’avenir

Organisée dans le cadre du réseau « Églises à trésor(s) » initié par le CIPAR, cette journée d’étude constitue un bel encouragement pour les actions à entreprendre à l’avenir. Continuer à valoriser et à toujours plus faire connaître les trésors d’églises, partager les expériences et mettre en commun les énergies : c’est ce à quoi appelle cette journée.

Hélène Cambier

Le CIPAR remercie particulièrement les intervenants de la journée, les membres du réseau « Eglises à trésors » et tous les gestionnaires de petits et grands trésors d’églises, les institutions et leurs représentants qui ont permis et soutenu l’organisation de la journée (en particulier la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’AWaP, l’IRPA, la Conférence des évêques de Belgique).

 

 

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