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Chapelles et potales de Perbais : visite guidée

Publié le 30/04/2023

Le samedi 1er avril 2023, l’historien Philippe Martin, bien connu des Perbaisiens a fait découvrir l’histoire des chapelles et potales du charmant petit village des irréductibles Perbaisiens, emmené tambour battant par une bonne vingtaine de passionnés du patrimoine wallon. Eric Damman, qui a crée l'association Pour la Sauvegarde des Chapelles et Potales de Chastre, nous fait un résumé de cette visite.

C’est avec une brève introduction de la part de l’historien Philippe MARTIN que débuta cette tournée des chapelles.

« Dans nos contrées, les premières chapelles apparaissent à la fin du XVIe siècle. Auparavant, il y en eut peut-être mais celles-ci n'ont laissé aucune trace dans les archives. Le développement des chapelles est lié à deux événements historiques :

- Le concile de Trente (1545-1563) : pour contrer l'expansion du Protestantisme dans nos régions et sa virulente critique du culte des saints (il ne peut y avoir d'intermédiaires entre le Dieu et le commun des mortels), la réforme catholique tridentine recommandait, entre autres choses, d'ériger des chapelles un peu partout afin de glorifier les grandes figures du Christianisme.

- Le concile Vatican 1 (1870) : pour contrer l'avancée de la laïcité, via le libéralisme et le socialisme, ce concile recommanda, entre autres choses, d'ériger un grand nombre de chapelles afin d'affirmer la force du catholicisme au sein de nos régions.

La plupart de nos chapelles à Walhain remontent après le concile Vatican 1 et sont souvent d'initiatives privées. Nos plus anciennes chapelles, qui sont implantées à des croisements de chemin, sont quant à elles souvent d'initiative paroissiale. Fréquemment, les chapelles privées ont été érigées en remerciement d'une guérison ou d'un soulagement durant les deux guerres mondiales (libération, ...). »

Cette intervention fut suivie par une initiative privée menée par Monsieur Eric DAMMAN et le Père HENRY, curé de la paroisse de Blanmont, de créer une Association « Pour la sauvegarde des CHApelles et POtales de CHAstre » (CHAPOCHA)

Faisons maintenant la visite en photo :

Chapelle Notre-Dame de Lourdes et Saint-ThibaultPhoto 1. Chapelle Notre-Dame de Lourdes et Saint-Thibault (rue des Cours) : cette potale est insérée dans la maison du docteur Pairet. Celle-ci n'a probablement pas été bâtie en même temps que la maison dont elle fait partie intégrante. Vraisemblablement de la fin du XIXe siècle ou du début XXe siècle. La raison de son édification demeure inconnue à ce jour. À l’époque, Perbais dépendait de l’abbaye d’Aulne.

Chapelle Petit Jésus de Prague (rue des Cours) (pas de photo) : potale érigée par la famille de Léon Delfosse qui avait une dévotion particulière pour le Petit Enfant Jésus de Prague. Sa construction remonte à 1959. A l'heure actuelle, celle-ci est dédiée à sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, sainte patronne de Perbais. La chapelle est en mauvais état de conservation et à l'abandon (plus de statuettes dans sa niche).

Chapelle Sainte-GenevièvePhoto 2. Chapelle Sainte-Geneviève (rue Pré du Meunier) : chapelle édifiée une première fois vers 1870-1880 et contemporaine de la maison du docteur Pairet. Elle fut réédifiée en 1954. Sainte Geneviève était vénérée pour lutter contre les épidémies. Cette chapelle fut construite suite à l'épidémie de choléra qui frappa nos régions dans les années 1860-1870. A cette occasion, le hameau de Perbais eut à déplorer 8 décès dus au choléra.

Potale Sainte-Thérèse à l’Enfant JésusPhoto 3. Potale Sainte-Thérèse à l’Enfant Jésus (Grand-rue) : Cette potale fut érigée une première fois en 1898, et reconstruite en 1908 suite à un incendie de la maison. À cette époque, on ignore à qui elle était dédiée. Après la construction de la chapelle de Secours Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus, cette potale fut dédiée à la sainte patronne de Perbais.

Chapelle de l’Enfant Jésus de PraguePhoto 4. Chapelle de l’Enfant Jésus de Prague (rue Cruchenère) : chapelle édifiée en 1954 par la famille Grand'Henry, en remerciement suite à une guérison dont fut bénéficiaire un enfant de la famille susdite.

Photo 5 et 6. Chapelle Saint-Antoine – 2, rue Ledocte – près de la gare de Chastre.

Mr Martin présente l’historique de cette chapelle en cours de rénovation par la commune de Chastre. Elle a été visitable un court instant lors de la promenade ;  les visiteurs ont eu la possibilité d’admirer un dessin de Saint-Antoine réalisé par Mr Tanguy Flameng de Blanmont. D’autre part, Mr Philippe Mathieu de Gentinnes a exposé une série d’aquarelles représentant un ensemble de chapelles dans la commune de Chastre.

Chapelle Saint-Antoine Chapelle Saint-Antoine

Les 3 statues d’origine de la Sainte Vierge, de Saint-Antoine de Padoue et de Saint-Joseph ont été aussi exposées pour la circonstance, elles viennent d’être rénovées et seront replacées dans la chapelle pour le plaisir des passants.

L'histoire de la chapelle  Saint-Antoine (ex Saint Joseph) :

Selon la Carte figurative de Walhain (par J. Bodumont, 1782), la chapelle  Saint-Antoine aurait été érigée entre 1771 et 1782, sous la forme d’une chapelle à chambre.
Selon l’Institut cartographique militaire (Bruxelles, 1885), la chapelle Saint-Antoine y figure sous ce nom et non sous l’appellation de Saint-Joseph. Elle était déjà représentée en 1866 et le sera de  la même façon dans toutes les cartes qui suivront, jusqu’à aujourd’hui.
La chapelle actuelle aurait été toutefois érigée en 1894. Le maître de l’ouvrage était la « baronne d'Udekem d'Acoz », « demeurant à Louvain ». Elle aurait fait partie de la Commune de Chastre-Villeroux-Blanmont depuis 1927. La famille d’Udekem d’Acoz l’a revendue en 1910 à Omer Detry, négociant. En mauvais état, elle a été acquise le 29 novembre 2022 par la commune de Chastre et est en cours de rénovation.

Toutes les illustrations sont de l'auteur.

Eric DAMMAN

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