Un nouveau reliquaire et un retour au fondateur pour le Musée diocésain de Namur
Un nouvel objet est venu enrichir les collections du Musée diocésain de Namur : une statuette-reliquaire, don de l’abbé Roger Depienne. Contenant des reliques de la Vraie Croix et de Sœur Julie Billiart, le reliquaire a appartenu à l’abbé Joseph Nickers, qui compte parmi les fondateurs du Musée diocésain. C’est donc un objet particulièrement symbolique pour le Musée.
Des reliques de la Vraie Croix et de Sœur Julie Billiart
Réalisé en alliage de cuivre coulé et patiné, partiellement doré, le reliquaire prend la forme d’une statuette d’ange, qui se tient debout sur un socle ajouré. L’ange présente, le tenant à deux mains, un médaillon vitré contenant une parcelle de la Vraie Croix ; la relique est identifiée par l’inscription De Ligno SS Crucis D(omi) n(i). Une autre inscription, dans un champ émaillé, borde le médaillon : O CRUX / AVE / SPES / UNICA.
Un second médaillon, contenant une relique de la bienheureuse Julie Billiart (Ex ossibus B. Juliae Virg) est serti dans le socle. Sœur Julie Billiart (Cuvilly (Fr), 12 juillet 1751 – Namur, 8 avril 1816) est la fondatrice des Sœurs de Notre-Dame à Namur. Elle est béatifiée par Pie X le 13 mai 1906, puis canonisée par Paul VI le 22 juin 1969. La date de sa béatification fournit un repère chronologique pour l’insertion de sa relique dans la statuette-reliquaire.
Très bel exemplaire de réalisation de style néogothique, la statuette-reliquaire est la première pièce de ce type à entrer dans les collections du Musée diocésain.
Un reliquaire de Joseph Nickers, fondateur du Musée diocésain
L’abbé Roger Depienne suppose que le reliquaire, héritage familial, remonte à l’abbé Joseph Nickers, son grand-oncle maternel. Tout porte en effet à le croire, comme le montre la biographie de cette éminente figure. Joseph Nickers (Neufchâteau, 1852 – Saint-Léger, 1932) a été ordonné prêtre à Namur en 1876. Nommé professeur à l’Institut Saint-Louis à Namur en 1876, il a été investi dans de nombreuses écoles catholiques.
Curé à Lacuisine, à Izel, puis de Notre-Dame à Namur, il est ensuite nommé doyen de Saint-Hubert en 1907, où il demeure jusqu’en 1915. Il se retire alors à Saint-Léger où il décède en 1932.
Initié à la géologie, l’abbé Nickers est aussi un amateur éclairé d’art et de patrimoine. Membre de la Société archéologique du Luxembourg, il est impliqué dans la restauration de plusieurs édifices (notamment Notre-Dame et Saint-Materne à Namur, la basilique de Saint-Hubert).
Mais nous retiendrons plus particulièrement un autre élément de sa biographie : l’abbé Nickers a été le président de la Société diocésaine d’art chrétien et, avec le chanoine Sosson, un des fondateurs du Musée diocésain.
Au sein de la Société d’art chrétien, fondée en 1896, l’abbé Nickers préside aussi le Comité diocésain des monuments : ce comité est chargé de remettre avis sur les projets de restaurations et d’aménagements des églises du diocèse. Placée sous la présidence d’honneur de l’évêque Thomas Heylen, la Société a comme secrétaire le chanoine Schmitz, une autre figure importante de l’histoire namuroise. Elle compte parmi ses membres Godefroid Kurth ou encore Edouard de Pierpont, président de la Société archéologique de Namur.
Dès la fondation, il est décidé qu’il revient à la Société d’art chrétien d’organiser un Musée diocésain, ayant pour objectif de conserver des biens mis en dépôt par les fabriques d’église. Le Musée ouvre en 1904, dans un local attenant à la cathédrale spécialement construit pour lui. Joseph Nickers sera l’auteur, avec le chanoine Sosson, du premier catalogue du trésor de la cathédrale de Namur – fleuron du Musée diocésain -, publié en 1906.
Le Musée diocésain est honoré de recevoir un reliquaire ayant appartenu à un de ses fondateurs. L’équipe remercie son donateur, l’abbé Roger Depienne, pour sa générosité. Il reste à présent à étudier l’objet pour mieux cerner sa provenance et le valoriser comme il se doit.
Hélène CAMBIER