CIPAR

Toiles marouflées, inventaire, conservation et fabriciens proactifs !

Publié le 25/10/2024

Au cœur de la commune de Waremme (province de Liège) s’élève l’église Saint-Denys à Grand-Axhe. Edifice dont l’intérieur est classé depuis 1987*, cet édifice néogothique se distingue notamment par ses parois intérieures couvertes de toiles marouflées et de son mobilier majoritairement contemporain à la construction de l’édifice. Cette singularité est d’ailleurs mise en avant grâce à la fabrique d’église, qui développe d’année en année des projets patrimoniaux pour assurer à la fois sa conservation et sa valorisation.

Un prêtre, une église

L’église a été construite à l’initiative de l’abbé et du mécène Emile Gillis (1834-1911). Il a également pris en charge l’ameublement de l’édifice, sur base d’un concours d’artistes.

Bien que faisant actuellement face à quelques problématiques de conservation urgentes, l’église n’en demeure pas moins délaissée, que du contraire ! Il semble que la fabrique a repris le flambeau et marche sur les pas de l’abbé Gillis, tant leur attachement et leurs efforts pour préserver l’édifice sont grands.

Les quatre chevilles ouvrières actuelles des chantiers en cours sont Marc Jadot, Luc Vleminckx, Huberte Dabe et Cécile Streel. S’organisant avec méthode et efficacité, ils ont intégralement établi leur inventaire et phasé toute une série d’interventions nécessaires pour assurer la sauvegarde de leur église. Ils nous livrent : « Nous avions déjà entamé le récolement avant les formations-inventaires organisées par le CIPAR à l’évêché de Liège, en 2022 et 2023. Ce travail a d’ailleurs été opportun pour nettoyer de fond en comble l’église. »

En effet, ils se sont retrouvés chaque semaine durant deux ans, par demi-journée, en toute saison, afin d’assurer cette mission de récolement, l’occasion notamment de (re)découvrir le mobilier abrité dans le lieu de culte : « parmi les plus belles découvertes pour nous, ce sont les nombreux reliquaires. De plus, nous avons pu identifier, en manipulant les anges des autels latéraux, les inscriptions citant les auteurs et les donateurs. C’est comme si les objets nous parlaient pour livrer leur histoire ».
Ils ajoutent à cela : « on a fait des découvertes mais pas uniquement patrimoniales ! En effet, en fouillant dans tous les recoins, nous avons retrouvé des anciennes clés qui étaient considérées comme perdues. »

Actuellement, leur répertoire photographique compte de 296 fiches d’inventaire, ce qui en fait un inventaire conséquent pour une église paroissiale en milieu rural !

Dans la continuité de l’inventaire…

Tyvek® et orfèvrerie

Parmi les urgences traitées, les fabriciens ont souhaité améliorer les conditions de rangement de tout le mobilier en métal : « nous avons choisi pour l’occasion de faire appel à Louis-Pierre Baert, conservateur-restaurateur de métaux, qui nous a conseillé et accompagné pour préserver soigneusement l’orfèvrerie liturgique. » Ainsi, les fabriciens se sont équipés pour pouvoir emballer ces différentes pièces, de sorte à les protéger de la poussière. Ils ajoutent : « en guise d’ingrédients, nous avons eu besoin de Tyvek®, d’une machine à coudre, et de patience ! Chaque housse comporte d’ailleurs la dénomination de l’objet ainsi que lire le numéro d'inventaire du CIPAR suivi du numéro de la fiche à la date de l’emballage ».

Textiles et housses

Lors de leur récolement, plusieurs ornements textiles et des bannières ont été redécouvertes dans un local à l’étage de la sacristie. La plupart des vêtements étaient rangés sur cintre, provoquant ainsi des tensions au niveau des coutures des épaules. Dans la mesure où il reste encore de la place dans les meubles, les fabriciens réfléchissent actuellement à un moyen d’optimiser l’espace de rangement de sorte à pouvoir conserver un maximum de textiles à plat, pour limiter les tensions. « Nous songeons notamment à ajouter des planches qui feraient office d’étagère. Cet aménagement serait couplé à la confection d’housses en coton et en Tyvec pour recouvrir les différentes pièces et ainsi, les protéger de la poussière.

Un avenir pour l’église

Un projet de restauration global est actuellement en cours d’étude, comprenant principalement la réparation de la toiture et la restauration des toiles marouflées.

Une chose est certaine : nous n’avons pas fini d’entendre parler de l’église et des initiatives patrimoniales de la fabrique !

Maura Moriaux

*Le classement total par AR date du 15 octobre 1986 modifié l'AR du 9 mars 1987 classement uniquement l'intérieur, le mobilier immeuble par destination et les vitraux de l'église avec effet rétroactif au 15 octobre 1986.

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