Comment protéger le patrimoine mobilier des églises pendant des travaux ?

Les périodes de travaux dans les églises sont des périodes pendant lesquelles plusieurs types de risque, pour le patrimoine mobilier, sont accrus. La vigilance doit donc être particulièrement renforcée à ces moments. Comment prévenir ces risques ?

Le risque incendie

En cas de travaux, le risque d’incendie augmente sensiblement. Les travaux représentent d’ailleurs la 3^e cause d‘incendie dans les lieux de culte. On pense évidemment aux travaux à flamme nue, à feu ouvert ou à point chaud (soudage, fixation à chaud au niveau des toitures, etc.). Mais tout ce qu’impliquent des travaux dans des édifices anciens peut représenter autant de risques potentiels. Pour prendre un exemple bien connu, les deux causes possibles de l’incendie de Notre-Dame de Paris sont soit un mégot de cigarette mal éteint, soit un stockage d’échafaudages dans les combles qui aurait abîmé les branchements électriques et déclenché un court-circuit. Dans chacun des cas, c’est donc plutôt le passage et l’utilisation du bâtiment par les ouvriers qui seraient la cause de l’incendie.

Plusieurs mesures peuvent être prises :

• 

  en amont des travaux, établir un permis de feu en cas de travaux à flamme nue ou à point chaud. Ce formulaire doit être rempli par le donneur d’ordre et l’entreprise chargée des travaux. Ce document engage les responsabilités des deux parties. Un tel document est légalement obligatoire si l’église est un lieu de travail, et peut être induit par les conditions générales du contrat d’assurances ;

• si les travaux nécessitent un branchement sur le circuit électrique de l’église, vérifier que le circuit dispose de la puissance requise pour éviter tout court-circuit ;
• vérifier que des systèmes d’extinction soient à disposition des ouvriers, et que ceux-ci soient également vigilants à tout risque d’incendie ;
• effectuer une ronde à la fin de la journée de travail, au moment de la fermeture de l’église, pour vérifier que tous les éléments sont bien éteints, qu’il n’y a plus de trace de chaleur ou de fumée ;
• informer la commune de la tenue des travaux.

Le risque vol/vandalisme

Comme pour le risque d’incendie, les périodes de travaux représentent une période à risque pour le vol et le vandalisme : les échafaudages, permettent d’atteindre des points faibles (vitraux, etc.) ; il y a un va et vient de personnes qui rend plus discrète la présence d’une personne extérieure, potentiellement malveillante ; les portes restent souvent ouvertes sans surveillance, etc.

Des mesures de vigilance sont donc également nécessaires :

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  sensibiliser les ouvriers à la vigilance quant aux personnes entrant et sortant de l’édifice ;

• adopter une gestion responsable des clés ; éviter au maximum de confier des clés à des tiers ;
• évacuer l’orfèvrerie et les autres objets patrimoniaux sensibles (notamment ceux de petite taille et facilement déplaçables, qui ne sont pas fixés) pendant la durée des travaux ;
• effectuer une ronde quotidienne à la fin de la journée de chantier pour vérifier que tous les accès ont bien été fermés, que le patrimoine est toujours bien en place.

Le risque de dégradations diverses

Le patrimoine mobilier présent dans une église lors d’une période de travaux peut souffrir de la poussière, des vibrations, de déplacements, etc. Plusieurs mesures peuvent être prises préalablement aux travaux :

• évacuer les biens patrimoniaux qui peuvent l’être ;
• protéger les biens de la poussière par une bâche appropriée et bien attachée, voire un coffrage en bois ;
• tant que possible, tenir les postes de travail (sciage, soudure, utilisation du marteau piqueur, etc.) les plus éloignés possibles de mobiliers patrimoniaux importants (autels, chaire de vérité, etc.) et qui pourraient souffrir des chocs et vibrations.

Après les travaux, une vérification du bon état de l’ensemble des pièces patrimoniales est indispensable afin de prendre les mesures de conservation nécessaires pour prévenir toute dégradation plus importante.

Dans tous les cas, n’hésitez pas à faire appel au service Patrimoine de votre diocèse et au CIPAR pour tout conseil ou avis à ce propos !

Votre église est un bien classé par la Région wallonne ?

Vous devez contacter l’AWaP pour tous actes ou travaux touchant à l’édifice ou à son mobilier dit « immobilier par destination » (par exemple les autels, chaire de vérité, lambris, etc).

Deux cas de figure selon le type de travaux :

• Pour des travaux de maintenance ou conservatoires d’urgence: remplir le formulaire de « déclaration préalable » décrivant les actes et travaux projetés.
• Pour des travaux nécessitant un permis d’urbanisme délivré par la commune : introduire au préalable une demande auprès de l’AWaP pour la tenue de deux réunions de patrimoine afin de discuter du projet avec les différents intervenants et de préparer le dossier de demande de permis d’urbanisme.

Dans les deux cas, un formulaire téléchargeable sur le site de l’AWaP (via « se renseigner », page « restauration ») doit être renvoyé à :

Agence wallonne du Patrimoine
Direction opérationnelle de la zone centre
Rue des Brigades d’Irlande, 1
5100 Jambes

Un accompagnement et des aides financières sont prévues par la Région wallonne pour la réalisation de ces travaux.

Plus d’information ?

• sur le site de l’AWaP

Hélène Cambier et Lise Constant (Service Patrimoine du diocèse de Namur) et Léopold d'Otreppe (CIPAR) avec la contribution de Catherine Naomé (Service Fabriques d'église du diocèse de Namur)