Pas un mais deux clochers !
Il y en a du boulot à l’église Sainte-Julienne à Verviers pour remettre en état les deux clochers qui encadrent la façade. Ces deux tours font partie du paysage de Verviers, dès l’autoroute E42 et de partout, on peut les apercevoir. Partons ensemble à la découverte de ces clochers…


Cependant, cette église néogothique a pris de l’âge, certains endroits sont altérés et notamment les deux tours. Lors de ma visite en vue d’un inventaire des cloches en 2012, le sacristain de l’époque m’a conduit dans la tour Ouest qui contient un magnifique bourdon de 1777 kg. Pour la tour Est, l’accès y était difficile, j’ai dû chercher le chemin par moi-même, le sacristain n’y était jamais monté. Sans lumière, rien que des échelles, pas d’escalier pour y accéder, ce n’était pas une mince affaire. J’y ai trouvé les deux petites cloches plus anciennes, toujours sonnées à la corde.
Depuis cette visite, la Fabrique actuelle et le jeune Comité Culturel de Saint-Julienne se démène pour faire vivre cette belle église en organisant des évènements culturels mais surtout, ils mettent en œuvre des projets de réfection de l’église et notamment des deux tours et de leurs cloches devenues silencieuses.


En effet, en octobre dernier, le campaniste qui a visité les deux tours, a conseillé de ne plus les sonner. Il a remarqué que les ferrures de fixation de la petite cloche à son mouton sont altérées, ce qui veut dire qu’en mettant la cloche à la volée, le jeu qui s’est installé entre le mouton et la cloche pourrait casser les anses de la couronne lors de l’oscillement de celle-ci. De même, le volant en bois de la cloche moyenne est défectueux. Depuis longtemps, le bourdon est silencieux parce qu’il semble que la tour Ouest est instable. Les nouveaux membres de la Fabrique doivent rechercher dans leurs archives les documents concernant une étude de stabilité existante et des travaux qui auraient été réalisés, il y a plus de 10 ans.
Depuis ma visite de 2012, même si l’état sanitaire des clochers ne s’est pas amélioré, j’ai pu remarquer qu’ils n’étaient plus abandonnés. Le secrétaire de la Fabrique qui m’a fait visiter connait les accès et les faiblesses des deux tours. L’installation d’un nichoir pour des faucons pèlerins avec une caméra d’observation nécessitera un suivi plus fréquent de la tour Ouest. Toutes les ouvertures sont comblées de grillages. Des poignées pour aider à entamer la descente des échelles sont présentes.

Sans difficultés, nous avons complété la fiche « clocher », ce qui permet de se rendre compte des travaux urgents et peu onéreux à prévoir : remettre les ampoules là où c’est nécessaire, réunir des bénévoles afin de nettoyer les planchers puis combler des trous dans les planchers avec des planches de bonne qualité.
Le devis assez conséquent du campaniste est présenté en différentes étapes ce qui permet de choisir les travaux possibles en fonction des priorités mais aussi des ressources disponibles. Evidemment, deux autres devis seront demandés pour être dans les règles inhérentes aux travaux financés par une Fabrique d’église. Le projet est de faire sonner les heures et l’angélus, ce qui n’a jamais été le cas dans cette église. C’est ce qui justifie le sondage organisé sur le site internet de l’église Sainte-Julienne afin de connaitre l’avis des habitants du quartier et les prévenir du changement.
Evidemment, Les cloches ne resonneront pas pour la prochaine fête de Pâques, les travaux sont trop conséquents, différentes conditions et étapes sont nécessaires et cela demande du temps. Mais les cloches ont le temps, elles restent prêtes pour égayer et colorer le paysage sonore du quartier des Minières et de Sainte-Julienne.
Marie-Madeleine Crickboom
Présidente de l’Association Campanaire Wallonne
Fig. 6 et 7. Vues extérieures© Marie-Madeleine Crickboom