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Que faire de nos bâtiments dans un contexte d’Eglise minoritaire ?

Publié le 21/02/2019

Lors de la Journée pastorale du 29 janvier à l’UCL l’Eglise, une minorité signifiante, la question des édifices de cultes a été abordée par l’abbé Eric de Beukelaer.

Pour répondre à ce défi, le diocèse de Liège a publié « Objectif 2020 », un directoire pour la gestion du temporel des cultes. Dans ce cadre, le service du temporel lance un brainstorming sur l’avenir des églises. Il visite toutes les églises d’une commune et essaie d’élaborer, en concertation avec les curés et leurs équipes pastorales, les fabriques d’église et les autorités communales, un plan d’avenir. Ce plan insiste toujours sur deux points. D’abord, que – là où cela n’a pas été fait – un architecte dresse un « état sanitaire » de l’église, soit un plan qui prévoit tous les travaux à faire dans l’édifice, selon le degré d’urgence. Ensuite, le brainstorming insiste pour que l’on envisage de davantage ouvrir les églises en dehors des célébrations du culte. Une église fermée est, en effet, une église condamnée à sombrer dans l’oubli.

Auditoire formation UCLCe plan d’église cherche à donner du relief au paysage des églises de la commune. Il discerne quelles sont les églises pastoralement centrales, où il est bon d’avoir l’Eucharistie tous les dimanches (ou samedis) à heure fixe, afin que le pratiquant irrégulier s’y retrouve. Les autres édifices ne sont pas condamnés pour la cause. Il s’agit de les faire vivre, soit par une pastorale spécialisée (les funérailles, une église des jeunes,…), soit en y accueillant des chrétiens d’autres dénominations (« usage conjoint »), soit par un usage « multifonctionnel » (outre le culte, l’église accueille des activités culturelles, sociales ou citoyennes qui sont compatibles avec le lieu). Si l’église est trop grande, on peut même désaffecter une partie au culte et ne garder que le chœur pour la prière et les célébrations (église à « usage partagé »). A terme, les édifices « centraux » seront les église paroissiales de demain. Les autres fonctionneront comme les « chapelles » d’antan. Le fait d’y accueillir d’autres activités, renoue avec une pratique courante chez les catholiques avant le concile de Trente. Enfin, si vraiment aucun projet ne se dégage, on envisagera la désaffectation d’une église au culte, voire sa démolition.

Il ne s’agit pas d’aborder pareil chantier avec une mentalité de curateur de faillite, mais avec celui du pasteur soucieux que les édifices du culte correspondent aux besoins spirituels du moment. « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien.» (Matthieu 13, 52).

Abbé Eric de Beukelaer, vicaire épiscopal en charge du temporel dans le diocèse de Liège 

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