Un travail d’été sur le conservatoire provisoire du CHASHa
Pendant cet été 2019, le CHASHa a accueilli un stagiaire en première master en histoire de l’art option muséologie de l’ULB, Sébastien Peel, afin de travailler sur un projet d’aménagement provisoire de l’espace du conservatoire du CHASHa (Centre d’Histoire et d’Art Sacré en Hainaut). Pendant plus d’un mois, il a étudié le projet et s’est documenté afin de proposer un plan d’aménagement provisoire en tenant compte des objets déjà présents en dépôt au CHASHa, mais également des futurs dépôts potentiels.
Après 15 jours de réflexion, de prise de mesure et de calcul au centimètre près, le jour-J est arrivé et le travail de logistique avec plusieurs bénévoles venus aider aux manœuvres a pu être réalisé. Une bonne partie du travail de la journée a consisté à assainir l’espace visé par ce conservatoire provisoire en déblayant et en nettoyant de fond en comble les lieux. Du mobilier et des étagères soigneusement entreposés par le CHASHa depuis plusieurs mois ont pu être disposés de façon raisonnée et efficace dans un plan d’ensemble des réserves.
Au bout de ce travail, le CHASHa dispose d’une espace de stockage temporaire suffisant pour répondre aux demandes de mises en dépôt en attendant les travaux du conservatoire définitif. Un bel exercice pour appréhender tous les éventuels problèmes techniques auxquels nous pourrions être confrontés dans le stockage des œuvres.
Sébastien revient sur cette expérience :
« J’ai eu l’opportunité de travailler au sein du CHASHa pour mon stage et bien que mon expérience ait été assez brève, j’ai pu observer les différents enjeux et obstacles auxquels on doit faire face dans le domaine de la conservation du patrimoine religieux. Beaucoup de responsabilités m’ont été données, ce qui m’a permis d’intervenir dans une série de prises de décisions, notamment sur la conception du plan du conservatoire provisoire. J’ai donc pu participer activement au projet et voir de l’intérieur la création d’une réserve.
Mon travail a été divisé en deux grandes phases. Tout d’abord, il m’a été demandé de prendre connaissance des normes de la conservation préventive et de la mise en place de réserves avec une série de documents de référence. Dans un second temps, il a fallu mettre ces observations en application.
Les pistes de réflexions ont évidemment été guidées par des problématiques propres au site de l’abbaye de Bonne-Espérance, où est implanté le CHASHa. Nous avons donc établi une liste des principaux défis à relever, notamment l’assainissement et la disposition de la zone de stockage provisoire. Par ailleurs, j’ai dû accepter que certaines projections théoriques ne pouvaient pas être réellement mises en place pour diverses raisons, c’est pourquoi nous avons dû revoir régulièrement le plan et l’adapter sur place.
Le travail sur place exigeait également d’être capable d’alterner les tâches entre un travail de recherche, plus « bureaucratique », et des parties logistiques plus manuelles. Nous nous sommes vite rendu compte qu’à deux, il nous était impossible de finir dans les temps de la durée d’un stage. Il nous était également impossible physiquement de déplacer certains meubles ou objets. De plus, au niveau pratique, certains travaux requéraient des compétences techniques, comme la construction de racks à tableaux.
Ce que je retiens principalement de cette expérience, c’est la polyvalence, la débrouillardise et l’inventivité dont il a fallu faire preuve. J’ai dû me confronter à la réalité du terrain et prendre conscience qu’il n’existe pas de solution parfaite pour la mise en place d’un conservatoire, chaque institution ayant des besoins et des moyens très différents. Par exemple, nous avons dû tirer parti des meubles de rangement déjà à disposition, ce qui réduisait les dépenses mais également les possibilités d’aménagements de l’espace ».
Cette expérience a permis de mettre en place un espace de réserve sain avec un faible investissement et un aménagement de l’espace avec du mobilier récupéré. La mission de la conservation du patrimoine religieux dont chaque service patrimoine des diocèses francophones a la charge n’est pas des moindres et peut compter sur le soutien du tout jeune CIPAR, qui porte de nombreux projets dynamiques et fédérateurs.
Découvrez ici la bande-annonce du travail réalisé et régulièrement une nouvelle vidéo présentant plus en détails l’un ou l’autre aspect du travail de conservation réalisé au CHASHa en cliquant ici.
Déborah Lo Mauro et Sébastien Peel