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Trésor de Liège, un musée riche en découvertes

Publié le 03/06/2021

Lors d’une visite au Trésor de Liège le mois passé, nous avons eu la chance d’admirer leur collection et leur scénographie, accompagnées d’explications précieuses. Voici un résumé de la visite, afin de vous donner l’envie de vous y rendre à votre tour.

Histoire du Trésor de Liège

Depuis les derniers aménagements du Trésor de Liège qui datent de 2018, le musée compte 11 salles d’exposition thématique réparties sur trois étages. En effet, un parcours à travers le patrimoine exceptionnel et l’histoire de l’ancienne principauté de Liège a été conçu autour du cloître de la cathédrale Saint-Paul au fur et à mesure des années et des travaux.

L’asbl Trésor Saint-Lambert (créée en 1992 et présidée par l’évêque de Liège et le doyen du chapitre cathédral) occupe les trois étages de l'aide sud dès 1998. Les autres étages vont être intégrés au musée en 2000. En 2006, le musée va se doter de l’aile ouest, et finalement de l’aile est en 2018.

Le musée s’appelle bien Trésor de Liège, et non Trésor de la cathédrale de Liège parce qu’au-delà de la collection de l'ancienne Cathédrale Notre-Dame et Saint-Lambert, les collections du musée se sont enrichies par des dépôts de nombreuses fabriques des alentours. L’avantage de les avoir rassemblés dans un seul lieu réside dans le fait que le public peut profiter lors d’une visite d’un large panel d’objets de culte. Notons que le patrimoine mobilier de la principauté est connu pour être extrêmement florissant et varié.

Les différentes missions du Trésor sont, à l’image des musées en général, d'acquérir des œuvres, les classer, les étudier, les conserver (restaurer si nécessaire) et les exposer à un large public. L’équipe très dynamique de l’asbl s’attèle à rendre le lieu accueillant, vivant et varié. Elle organise des concerts, des conférences, des expositions temporaires, des visites scolaires, des jeux, etc. Riche d’un très beau patrimoine, il prête également des œuvres pour des expositions en Belgique et à l’étranger (Allemagne, France, Espagne, Italie, Autriche, Suisse, États-Unis, Canada).

Un restaurateur vient régulièrement travailler sur place pour les œuvres qui en ont besoin, ses interventions allant du simple nettoyage à des restaurations plus importantes. Son atelier in situ lui permet aisément de faire un état sanitaire des pièces et travailler selon les priorités qu’il aura définies.

Pour finir, une équipe de scientifiques publie un bulletin semestriel ainsi que des ouvrages plus conséquents. Par exemple, les deux tomes de la publication « L’œuvre de la Meuse », publiés en 2016 et consacrés à l’orfèvrerie mosane et septentrionale.

la Salle du Coûtre la Salle du Prince-Eveque

Fig 1. La salle de Coûtre. Fig 2. La Salle du Prince-Évêque. Les deux photos © Trésor de Liège.

Que pouvons-nous y découvrir 

Tout d’abord, vous y apprendrez beaucoup sur l’histoire principautaire. La première salle du parcours du visiteur, appelée Salle du Prince-Évêque, présente une vue ancienne de Liège (au XVIIe siècle) avec l’ancienne cathédrale Saint-Lambert et les sept collégiales. Celle-ci est un outil pédagogique utile qui permet de se situer dans la ville de Liège de l’époque et de visualiser clairement comment se répartissaient les sept collégiales autour de la cathédrale. Des raisons diverses semblent avoir prévalu lors de la fondation de chacune de ces collégiales. Lieux de défense, lieux d'asile, lieux de repos et de prières, les collégiales liégeoises sont les témoins de cette période extraordinaire que constitue la naissance de la Principauté. À l'exception de la collégiale Saint-Pierre, détruite au XIXe siècle, elles sont encore, fièrement dressées au cœur de Liège.

La plus grande partie de la collection du musée provient de l’ancienne cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège, détruite en 1794 à la Révolution liégeoise. La plupart de ces objets sont exposés dans cette Salle du Prince-Évêque : principalement des pièces d’orfèvrerie religieuses liégeoises du XVIe au XVIIIe siècle. Beaucoup sont de la main de l’orfèvre liégeois Henri Flémal (XVIIe siècle), frère du peintre Bertholet Flémal, lequel est évoqué au second étage dans la salle de l'Écolâtre.

Vous pourrez ensuite admirer dans les salles suivantes des ivoires byzantins et mosans, des manuscrits, des sculptures, des peintures, une collection impressionnante de textiles, des gravures provenant du fonds de l'ancienne abbaye du Val-Dieu,…

Le musée rassemble également une collection étonnante de Christs en croix du XIIIe au XVIe siècle. La scénographie choisie, accrochés ensemble sur le même mur, permet de bien appréhender l’évolution stylistique de ce type d’œuvre.

Derrière cette collection se trouve la « chambre du chanoine van der Meulen », une reconstitution d’une pièce de la maison du commanditaire de la Vierge au Papillon, la plus ancienne peinture sur bois conservée à Liège, datée de 1459, rescapée du terrible sac de la ville par Charles le Téméraire en 1468, également exposée dans cette pièce.

Citée précédemment, la Salle de l'Écolâtre abrite le pôle muséal « Bertholet Flémal » avec une sélection de dix tableaux du peintre (1614-1675). Celui-ci a travaillé à la cour de Louis XIV puis a été peintre attitré du prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière, avant de terminer sa carrière comme chanoine à la collégiale Saint-Paul, actuelle cathédrale.

Pôle Flémalle
Fig 3. Salle Bertholet Flémal. Photo © Trésor de Liège.

Quels sont les biens classés par la Fédération Wallonie-Bruxelles conservés au Trésor de Liège ?

Outre les différents objets déjà cités, le Trésor compte 8 biens classés au patrimoine mobilier de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

  1. Reliquaire-charle-le-téméraire.
    Fig 4. Le Reliquaire de Charles le Téméraire. Photo © Trésor de Liège.

    L’«Ivoire des Trois Résurrections (c. 1025-1060) » est un ivoire byzantin et mosan.

  2. Le célèbre buste-reliquaire de saint Lambert, conçu vers 1512 à Aix-la-Chapelle, commandé par le prince évêque Érard de la Marck, est une pièce d’orfèvrerie de la Renaissance de 160 cm avec plus de 400 pierres précieuses, exposé dans la Salle du Coûtre. Il a fallu plus de quatre ans pour sa réalisation.
  3. La Salle Charles le Téméraire présente dans un petit écrin de lumière dans une pièce très sombre : le reliquaire de la Vraie Croix (vers 1420), une œuvre issue du trésor de l'ancienne cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert, réalisé en or, argent, émaux et cristal de roche.
  4. Dans la Salle du Prince-Évêque, une des plus majestueuses œuvres d’orfèvrerie est la statue de la Vierge à l'Enfant, la Vierge dite des Avocats (1666). Elle a été réalisée en argent coulé, repoussé et ciselé. Il s’agit de la plus grande et la plus belle des Vierges en argent conservée à Liège. Elle provient de l’ancien Collège des Jésuites wallons.
  5. Au centre de la Salle des Chanoines et chambre du chanoine Van der Meulen se trouve la chasuble de David de Bourgogne (troisième quart du XVe siècle). Il s’agit de l'une des pièces maîtresses de la collection de vêtements liturgiques.
  6. La Clé-reliquaire de Saint-Hubert, œuvre exceptionnelle en laiton fondu du XIIe et XIIIe siècles contenant une limaille réputée appartenir aux liens de saint Pierre. Cet objet provient de la collégiale Sainte-Croix à Liège).
  7. Les suaires de Saint-Lambert datés du VIIIe siècle et du XIe siècle, classé très récemment.
  8. Le dernier bien classé est une œuvre unique considérée comme la plus prestigieuse de la collection du musée : le Reliquaire de Charles le Téméraire. Il est conservé dans la Salle qui porte le même nom avec le reliquaire de la Vraie Croix (précité). Le reliquaire contient une relique de saint Lambert. Il a été réalisé par Gérard Loyet, un orfèvre originaire de Lille, en 1471, sous commande en 1467. Il s’agit d’un cadeau à la cathédrale de Liège offert par Charles le Téméraire, duc de Bourgogne.
Le buste-reliquaire de saint Lambert.
Fig 5. Le buste-reliquaire de saint Lambert. Photo © Trésor de Liège.

Que va-t-il se passer dans les mois prochains au Trésor ?

Escape game

Depuis cette année, le musée a mis en place un escape game dans ses salles d’exposition. Ce jeu consiste à rechercher des indices par l’observation des pièces du musée afin de résoudre une série d’énigmes.

Alexandre Alvarez, attaché scientifique, est heureux de constater que cela amène un public nouveau qui n’aurait peut-être pas eu l’idée de franchir la porte du musée et qui en ressort satisfait d’avoir appris tant de choses sur la ville et son histoire religieuse. Cette animation a eu un franc succès auprès des familles, entre autre lors des vacances de Pâques.

Fig 6. Escape Game. Photos © Trésor de Liège.

Exposition et Journées du Patrimoine

  1. Entre le 16 juin et le 19 septembre 2021, le Trésor accueillera une exposition de tableaux de Robert Crommelynck, issus de la collection d’Albert Vandervelden, à thématiques religieuses et féminines. Cela s’inscrira parfaitement dans le thème des Journées du Patrimoine 2021 intitulé « Femmes et patrimoine ». Le Trésor et la cathédrale participeront à ces Journées des 11 et 12 septembre 2021, en mettant l’accent sur la figure mariale et sur l’histoire des saintes du diocèse. N’oubliez pas de le noter dans votre agenda ! Allez voir la nouvelle vidéo en ligne, cliquez ici.
  2. Du 8 décembre 2021 au dimanche 6 mars 2022, le Trésor et l’Archéoforum de Liège accueilleront en leurs murs la grande exposition de tapisseries issues du château-musée et des églises de Saumur (XVe-XXe siècles).

Informations pratiques

Le musée est ouvert du mardi au samedi de 10 à 17h et le dimanche de 13h à 17h.

Prix : 6 euros l’entrée ; 5 € (étudiants et seniors) ; 13 € (famille de max. 2 adultes et 3 enfants)

Audioguide FR-NL-AL-EN et visites guidées sur réservation.

info@tresordeliège.be

www.tresordeliege.be

+32 (0)4 232 61 32

Trésor de Liège
Rue bonne Fortune, 6
4000 Liège

Vous pouvez aussi suivre le Trésor de Liège sur Facebook et Instagram (liens), et également vous abonner à leur chaîne Youtube.

Les illustrations nous ont été envoyées par le Trésor de Liège que nous remercions chaleureusement pour les photos mais aussi pour leur accueil lors de notre visite.

Vinciane Groessens

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