CIPAR

Passion patrimoine à Ohey !

Publié le 31/03/2023

Un important chantier vient d’être mené par la fabrique d’église de Ohey : en effet, tous les inventaires des églises de la commune ont été réalisés. Ce projet accompagnait un autre chantier désormais abouti, à savoir la fusion des fabriques de la commune. Un tournant important donc, synonyme de nouveaux défis pour l’équipe en place. Découvrez le travail de taille qui a été accompli par des fabriciens dynamiques et entreprenants.

À la découverte de la commune et de ses églises

La chapelle Saint-Hubert de Libois, une petite pépite.architecturale
La chapelle Saint-Hubert de Libois, une petite pépite architecturale. Photo de Maura Moriaux
Eglise Saint-Lambert de Perwez. Photo de Maura Moriaux

Située au cœur d’une région prisée par de nombreux randonneurs, la commune de Ohey compte au total cinq églises paroissiales et quatre chapelles parmi lesquelles deux édifices sont classés patrimoine exceptionnel de Wallonie. Ces bâtiments sont édifiés dans des villages ruraux, localisés dans un bel écrin naturel. La pierre y est abondamment employée dans les constructions, conférant ainsi au patrimoine bâti une identité forte. Ceci étant, comme la plupart des villages de Wallonie, ceux de Ohey connaissent une mutation : la population a changé et la sécularisation s’est accélérée, ce qui a des conséquences directes sur les lieux de culte, dont la signification est en train de changer.

Leur gestion devenant de plus en plus conséquente pour les fabriques d’église de la commune de Ohey, celles-ci ont décidé d’un commun accord avec le conseil communal de fusionner, pour ne former plus qu’une seule équipe. Celle-ci compte des forces vives, qui ont activement œuvré à rendre les édifices plus accueillants, notamment par l’aménagement de sas vitrés dans les églises Saint-Pierre de Ohey et Saint-Hubert de Libois. Cette dernière est d’ailleurs ouverte en haute saison pour permettre aux curieux d’en découvrir l’intérieur exceptionnel.

La réalisation des inventaires

Un ange en adoration, église Saint-Germain d'Evelette ;
Un ange en adoration, église Saint-Germain d'Evelette. Photo d'Hélène Cambier

La problématique des inventaires n’était pas étrangère aux fabriciens : en effet, ceux-ci avaient déjà bénéficié d’une séance de formation du CIPAR en novembre 2019. Dans la continuité de cette séance, les efforts se sont mutualisés et quelques fabriciens passionnés de patrimoine se sont regroupés afin de prendre en charge le récolement de tous les édifices de culte de la commune.

A l'église Saint-Lambert de Perwez, des vitraux à admirer (début du 20e siècle).
A l'église Saint-Lambert de Perwez, des vitraux à admirer (début du 20e siècle). Photo d'Hélène Cambier

L’un d’entre eux, Nicole Stoffe (actuelle secrétaire de la nouvelle fabrique désormais appelée « du Grand Ohey »), témoigne : « j’avais déjà participé à la formation en gestion et conservation du patrimoine en 2018 ainsi qu’à une formation-inventaire en 2019. Je me suis également investie dans l’inventaire du Petit Patrimoine populaire wallon. En effet, j’ai toujours eu de l’intérêt pour le patrimoine, pour l’histoire et la mémoire des lieux et par conséquent, j’ai souhaité m’investir dans les inventaires des paroisses de notre commune ».

Et c’est ainsi qu’une petite « équipe inventaire » s’est constituée pour assurer le travail de terrain et l’encodage. Quand on demande à Nicole Stoffe et Suzy Debroux (présidente de la fabrique) ce qu’elles en retirent, elles résument : « c’était une expérience enrichissante, nous avons découvert de nombreux objets que dont nous n’avions pas connaissance. Nous nous sommes rendu compte que dresser un inventaire est une tâche qui prend du temps mais qui est nécessaire pour la sauvegarde des objets. La phase d’encodage semblait au début un peu rébarbative mais après avoir encodé plusieurs fiches, nous pouvions travailler avec efficacité et rapidité, car c’est toujours la même procédure à suivre ! ».

Au-delà de l’inventaire, assurer la conservation du patrimoine

L’établissement des inventaires a permis de mettre de l’ordre, de dresser un bilan sur l’état de conservation mais aussi de redécouvrir bon nombre de biens patrimoniaux. Par exemple, à l’église d’Evelette, plusieurs textiles du XVIIIe siècle ont été retrouvés, dont quelques-uns constituent des témoins historiques uniques. En effet, grâce au déchiffrage des inscriptions présentes sur certains vêtements, la fabrique a pu identifier leur lieu de confection, un atelier namurois disparu.

Parmi les vêtements liturgiques de l'église de Evelette, des textiles du 18e siècle. Photo de Maura Moriaux

Accompagnés de l’examen de l’état de conservation, les inventaires ont été l’occasion de dégager des problématiques de conservation, d’analyser des perspectives et/ou des solutions et de prioriser les actions concrètes de traitement. En effet, certaines boiseries sont infestées d’insectes xylophages, leur assainissement constitue une priorité. Le reconditionnement des vêtements anciens s’avère également nécessaire pour mieux les protéger de la poussière et pour éviter les tensions qui endommageraient les fibres.

Bref, la nouvelle fabrique d’église a encore plusieurs projets patrimoniaux à concrétiser mais une chose est sûre, le patrimoine religieux de la commune de Ohey est entre de bonnes mains !

Hélène CAMBIER et Maura MORIAUX

CIPAR - Centre Interdiocésain du Patrimoine et des Arts Religieux linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram