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Une gestion patrimoniale exemplaire à Tourinnes-Saint-Lambert

Publié le 31/03/2023

Au cœur de la commune de Walhain se dresse l’église néogothique de Tourinnes-Saint-Lambert. Si l’on devait citer son principal atout, ce serait sans aucun doute sa fabrique d’église gestionnaire et dynamique ! Inventaire, rangement, sécurité, … tous les aspects d’une gestion patrimoniale responsable ont été envisagés par les fabriciens. Découvrons leurs initiatives. 

Aux origines de l’édifice

L’église dédiée à saint Lambert a été édifiée entre 1904 et 1907 par l’architecte Georges Cochaux, qui a œuvré dans la région et à Bruxelles. Elle aurait probablement été construite à l’emplacement d’une église plus ancienne. Plusieurs biens mobiliers, tels que les autels latéraux baroques, proviendraient de cette église antérieure.

Des textiles liturgiques à l’inventaire et de l’inventaire aux textiles liturgiques

Les fabriciens de Tourinnes font partie des premiers gestionnaires d’églises du Brabant Wallon à avoir entamé leur inventaire. La sensibilisation à l’importance du récolement s’est fait notamment grâce… aux textiles liturgiques ! La fabrique d’église témoigne : « nous avions connaissance de l’obligation de l’inventaire mais nous avons véritablement commencé le processus après avoir découvert les actions du CIPAR, notamment via à l’emprunt de leur exposition Vêtements sacrés, sacrés vêtements. À cette occasion, nous nous sommes intéressés aux vêtements que nous conservions dans la sacristie et nous les avions répertorié ».

En termes de méthodologie, la fabrique s’est constituée en un groupe technique dans lequel chacun avait sa tâche : les uns se sont chargés des photos et de la sortie des objets des armoires tandis que les autres ont procédé à la prise de note des données. « Le manuel Réaliser l’inventaire d’une église paroissiale nous a bien aidé à identifier les objets et la fiche en fin d’ouvrage nous a permis de cibler les données intéressantes à notifier ». La phase de terrain s’est poursuivie par la phase d’encodage, qui a été exécutée avec grand soin et précision. En guise de conseils, les fabriciens témoignent : « il nous a semblé important de procéder par zones et de travailler systématiquement avec les mêmes personnes, de sorte à pouvoir avancer ensemble. Bien que nous ayons parfois eu du mal à prendre des dimensions des biens mobiliers localisés en hauteur ou encore à en identifier certains, nous avons apprécié le travail car cela nous a permis de nous réapproprier pleinement notre patrimoine. »

Rangement et problématique de conservation

L’implication des fabriciens pour la préservation de leur patrimoine se ressent d’emblée en entrant dans l’église, tant l’édifice est entretenu et bien rangé.

Ce soin se manifeste jusque dans l’organisation des biens mobiliers dans les meubles de sacristie. En effet, le chasublier conserve des ornements liturgiques du XIXe siècle, qui sont disposés par ensemble sur les tablettes. Les vêtements sont emballés délicatement dans du papier de soie, lui-même maintenu en place grâce à des poids sphériques en bois. La fabrique témoigne à ce sujet :  suite à l’exposition, nous avons attentivement lu la brochure sur la conservation des textiles et nous avons mis en application ses conseils pour conserver le plus durablement possible nos habits ». Les linges liturgiques sont quant à eux rangés par type dans des boites hermétiquement fermées et les vêtements les plus récents, portés actuellement par le desservant de la paroisse, sont conservés dans la penderie.

La fabrique met un point d’honneur à ce que tout soit correctement rangé. Mêmes les cierges disposent d’un espace de rangement dédié et ils sont soigneusement rassemblés par tailles et par représentations iconographiques !

Certains biens mobiliers en bois présentent des attaques actives d’insectes xylophages. Ce « fléau des églises paroissiales » n’épargne aucun édifice de culte, même pas le plus entretenu. Ceci dit, un traitement insecticide fait partie des futurs projets de la fabrique d’église, qui compte bien ne pas laisser ces indésirables endommager les boiseries.

Aspects de sécurité

En matière de sécurisation, l’inventaire à présent terminé constitue un recueil de données élémentaires pour déterminer où sont localisés exactement les pièces et dans quel état. Aussi, les fabriciens ont collaboré avec la commune pour garantir la sécurité des personnes en cas de sinistre : « nous avons aménagé une issue de secours dans le transept gauche, doté d’un système qui peut être ouvert de l’intérieur rapidement en cas d’incendie, par exemple ».

Grâce à sa fabrique d’église et ses paroissiens dévoués, l’église Saint-Lambert a encore de très beaux jours devant elle, bravo à toutes ces personnes pour leur implication !

Maura MORIAUX

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