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L’église de Gochenée : après l’inventaire, un espace trésor

Publié le 02/09/2024

S’il y a bien une église dans le diocèse de Namur qui exploite pleinement la réalisation de son inventaire pour développer un projet patrimonial plus large, c’est l’église Saint-Géry à Gochenée (Doische). Les fabriciens ont rapidement cerné l’intérêt que représente un tel récolement pour évaluer le mobilier abrité dans l’édifice et exposer certaines œuvres, tout en les sécurisant et en optimisant l’espace disponible.  

Mais qui est à l’origine de ces démarches ? Il s’agit du président de la fabrique d’église, Alain Gillain. Cet ancien militaire s’implique à présent depuis plusieurs années dans la gestion de l’église de Gochenée, il se charge même de soutenir d’autres fabriques des communes de Doische, de Philippeville, de Viroinval et de Hastière, pour la trésorerie.

Un travail d’inventaire de qualité

Alain Gillain explique à ce sujet : « j’ai pris l’initiative de réaliser un inventaire car il s’agit d’un des devoirs d’une fabrique mais aussi car le CIPAR, qui à l’époque venait d’être constitué, lançait une campagne de communication à ce sujet. » Rapidement, trois membres, Claude, Sonia et Alain, se sont mobilisés pour organiser le travail de manière méthodique : « nous avons constitué une petite équipe de trois personnes pour effectuer le travail de terrain, comprenant la prise de photos, de dimensions, et autres renseignements utiles pour identifier les objets. J’ai ensuite procédé à l’encodage de toutes les données récoltées dans la base de données du CIPAR. Etant donné le nombre important des objets, cela a pris un certain temps ! ».

Le récolement des textiles était un peu fastidieux en raison de leur quantité mais aussi car cela suppose des manipulations pour pouvoir les photographier correctement. L’identification iconographique des statues était pour certaines complexe mais in fine, tout a pu être correctement réalisé. « C’est un travail nécessaire car sans ce répertoire, on ne peut savoir ce qui est conservé ni dans quelles conditions ».

Un jubé, un espace trésor

Tout au long du processus d’inventaire, les fabriciens ont redécouvert plusieurs biens mobiliers, dont un brancard de procession, des lanternes, et encore d’autres éléments dans divers recoins du bâtiment. M. Gillain évoque : « on s’est demandé où on pourrait les stocker tout en veillant à valoriser les pièces qui ne sont plus utilisées. »

Le jubé n’étant plus utilisé pour le culte, M. Gillain a eu l’idée judicieuse d’y aménager un lieu où sont présentées des œuvres et des objets qui ne sont plus requis pour les célébrations, mais qui préservent les souvenirs des paroissiens et des pratiques du siècle dernier. « Il me semblait dommage de ne pas optimiser cet espace, d’autant plus que de nombreuses pièces n’avaient plus vraiment d’usage en raison de Concile Vatican II. C’est ainsi que j’ai entrepris un gros nettoyage. La fabrique a fait l’acquisition d’étagères métalliques suffisamment robustes pour supporter le poids des pièces. » Actuellement, on y retrouve des séries de chandeliers, une crèche, l’ancien chemin de croix, une ancienne Vierge à l’Enfant habillée et quelques pièces de vaisselle liturgique. Pour l’instant, l’espace du jubé n’est pas accessible et sert de conservatoire. Mais à l’avenir, la fabrique envisage d’en faire un véritable « espace trésor », en le rendant accessible au public.

Le jubé n’est pas le seul lieu qui comporte des trésors. En effet, une niche du chœur a été dotée d’une vitre et présente une pièce de dinanderie en métal repoussé représentant l’église, réapparue chez un marchand et restituée à la communauté, ainsi qu’un ouvrage consacré à l’édifice et son histoire, rédigé par Monsieur Gillain. Sur le maître-autel se dresse une autre vitrine protégeant un ostensoir-soleil.

Et maintenant ?

Le prochain souhait de la fabrique est de mener une réflexion autour de l’ouverture de l’église, laquelle engendre bien entendu la problématique de la sécurité. « Jusqu’ici, nous n’avons jamais osé ouvrir l’édifice par crainte pour le vol. Ceci étant, nous songeons à investir dans un système de caméras, ce qui permettrait une surveillance à distance » nous livre M. Gillain.

Quoiqu’il en soit, Gochenée est certainement entre de très bonnes mains.

Maura Moriaux, CIPAR

 

Les photos sont de l'auteur.

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