Un inconnu populaire : le Maître de Waha

Publié le 01/04/2022

L’œuvre sculpté du Maître du Calvaire de Waha était révélée au grand public à l’occasion d’une première exposition organisée conjointement par le musée de la Famenne et le professeur Michel Lefftz (UNamur) en l’an 2000. Un corpus d’une quarantaine de pièces du XVI^e siècle était alors constitué permettant de découvrir ce qui fait la spécificité de son travail et de lancer différentes pistes quant à son identité et ses éventuelles sources d’inspiration.

Plus d’une vingtaine d’années se sont écoulées au cours desquelles différentes statues déjà identifiées ont pu être localisées tandis qu’une série de pièces complémentaires lui ont été attribuées.

En collaboration avec les étudiants en muséologie de l’UNamur et de leur professeur Michel Lefftz, le Famenne & Art Museum entend affiner la connaissance au sujet de sa production et prolonger l’initiative de l’an 2000 en rassemblant les œuvres qui ne l’avaient pas encore été.

L’exposition qui s’ouvrira au public fin avril au sein du FAM entend notamment approfondir les caractéristiques stylistiques de son travail et tenter de découvrir si un atelier se cache derrière ce nom de convention.

Sainte Anne trinitaire, Maître de Waha, Chapelle Saint-Roch, Habiémont-Stoumont, Photo © FAM

Par ailleurs, l’influence de Maître Balthazar sur le Maître du Calvaire de Lesve et de celui-ci sur le Maître de Waha sera clairement établie à travers une série de comparaisons.

L’appropriation à un niveau régional et local des formes élaborées dans un centre de production artistique majeur (Liège) illustrera la déclinaison de canons esthétiques du style savant vers le populaire.

Enfin, en vue de réaliser une jonction entre les deux thématiques du FAM (histoire de la Famenne - art moderne et contemporain belge), un dialogue entre les sculptures du XVI^e siècle et la production des peintres et graveurs expressionnistes wallons de l'entre-deux-guerres sera tenté.

Il mettra en lumière l’influence de l’art populaire - considéré comme plus authentique - sur la production d’Anto Carte, Joseph Bonvoisin, Marius Carion, Michel Stiévenart et Jean Winance.

Thibaut Cassart, conservateur du Famenne & Art Museum