Découverte d’un manuscrit exceptionnel : la Bible de Léau
Véritable trésor de la bibliothèque du séminaire de Liège, la Bible de Léau se dévoile à travers l'ouvrage de Yves Charlier, intitulé « La Bible de Léau, La Traversée d’une Œuvre ».
La Bible de Léau, pièce maîtresse de la bibliothèque du séminaire de Liège, fait incontestablement partie des manuscrits exceptionnels conservés en Belgique. Ce magnifique in-folio en trois volumes de 287, 267 et 184 feuillets a été transcrit en 1248 au prieuré du Val-Des-Écoliers de Léau (Zoutleeuw) fondé par des Liégeois. Ce qui frappe dans cette œuvre où l’influence française est perceptible, ce sont la clarté et l’équilibre de la mise en page ainsi que l’élégance de sa décoration.
Citons en particulier ses quarante-et-une lettrines historiées et ses très nombreuses initiales ornées de filigranes et de rinceaux contenus dans des cadres d’or. La Bible de Léau a reçu la qualification de Trésor de la Fédération Wallonie- Bruxelles en octobre 2017 en raison de sa valeur artistique et historique, mais également pour son état de conservation, pour son esthétique, sa rareté, sa grande qualité de conception et d’exécution ainsi que son lien avec l’histoire et l’histoire de l’art.
Cette Biblia Sacra est ornée de superbes enluminures (illuminare en latin ou mettre en lumière) qui sont, au Moyen Âge parmi les formes d’art les plus privilégiées, la prodigieuse rencontre entre l’art de l’écriture, la calligraphie et la peinture.
La valeur de ce document est augmentée par la connaissance que nous avons du contexte de sa réalisation : la date, le lieu où il a été copié et son destinataire. Au dernier feuillet du troisième volume, se trouve un colophon dont la traduction est la suivante :
Ce livre a été écrit l’an du Seigneur 1248, en l’honneur du Seigneur et de la bienheureuse Marie, ainsi que de saint Sulpice et de tous les saints, dans la maison des frères de l’ordre du Val des Écoliers de Léau, du temps du prieur Jonathas de bonne mémoire.
Sa décoration, ses thèmes abordés dans les initiales (certains sont probablement uniques, dans le répertoire iconographique médiéval), sa mise en page expriment l’accord parfait entre la calligraphie et le dessin, rehaussé par l’éclat de l’or et la luminosité des couleurs. Le 13e siècle n’évoque pas seulement le passage de l’art roman à l’art gothique, c’est aussi une période de transformation importante pour les manuscrits et particulièrement ceux de la Bible. Et à cet égard la Bible de Léau est un bel exemple des mises en pratique de ces nouveautés.
Avec cette décoration, nous pouvons affirmer que nous avons affaire à un enlumineur de grande qualité, un artiste original. Ce dernier crée une véritable animation avec des moyens simples devant des décors limités mais expressifs. Et cet artiste a parfaitement bien intégré les nouvelles habitudes stylistiques provenant de France et particulièrement de Paris. La Bible de Léau est imprégnée de l’influence française car la France qui domine le 13e siècle européen est présente à Liège.
Une restauration de la reliure est prévue et nous pourrons réintégrer deux pages volées dans les années septante et récupérées après une longue enquête judiciaire.
Je viens de lui consacrer un livre abondamment illustré en couleur intitulé, La Bible de Léau, et édité à Namur par l’asbl « La Traversée d’une œuvre » (LTO), troisième volume d’une collection d’ouvrages intitulée « Trésors », destinée au grand public.
Yves Charlier, directeur de la bibliothèque du séminaire de Liège
Pour en savoir plus :
N’hésitez pas à vous adresser à l’éditeur via ltoasbl@gmail.com.
Prix de vente : 18 €
Le livre est disponible à la librairie Siloé (située à rue des Prémontrés, 40 à 4000 Liège), à la boutique du Trésor de la Cathédrale de Liège et à la bibliothèque du séminaire de Liège.
Plus d’infos pour acheter le livre ? Écrivez à l’éditeur ltoasbl@gmail.com.