Notice historique sur la paroisse Saint-Géry à Marche-lez-Ecaussinnes (suite)

Nous continuons notre description de l’église de Marche-lez-Ecaussinnes. Après nous être attardés aux fonts baptismaux et au clocher, nous avons parcouru les nefs centrales et latérales ainsi que le transept et ses chapelles. Nous nous arrêtons à présent au chœur.

Le chœur est le joyau de l’église Saint-Géry. Ce chœur est de style gothico-renaissance, de la forme Plantagenêt, daté de 1566, comme l’indique la date figurant sur l’une des nervures en pierre de la voûte qui constitue toujours l’un des gros problèmes des fabriciens responsables de la sécurité de l’édifice.

Des travaux importants furent entrepris en 1776-1777 pour la rénovation de deux chapelles latérales et le chœur.

Apparemment, cette réfection fut mal réalisée car le 14 janvier 1785, le maïeur et les échevins s’adressèrent au Chapitre de Sainte-Waudru en ces termes : “remontrent en très profond respect les gens de la loi de Marche-lez-Ecaussines tant pour eux qu’au nom de leur communauté que le chœur de l’église dudit Marche se trouve tellement dans un état de caducité que, de jour en jour, les remontrans craignent la ruine totale dudit chœur par la chute de la voûte qui paraît menacer un abandon de ses appuis très prochain par différentes crevasses qui s’y trouvent depuis environ deux ans ; que depuis la réédification de l’église et surtout depuis un an environ, les remontrans ont observé qu’il s’est détaché de la voûte de la grande nef différents morceaux de plafond d’une grandeur et d’un poids assez considérables et cela heureusement et par bonheur, pendant le temps qu’il n’y avait personne à l’église”. Après quelques pérégrinations, le 5 janvier 1845, le Conseil communal reconnaît  que la détérioration du chœur de l’église et plus spécialement de la voûte, nécessite une intervention rapide.

Enfin en 1932, une restauration sérieuse, après la pose obsolète de plaques de fonte en 1848, est faite sous la direction de l’architecte tournaisien Dufour.

L’autel

Malheureusement, nous n’avons aucune description de l’autel primitif ni davantage de l’autel souhaité par l’abbé Danneau en 1743. Dans la nuit du 11 au 12 janvier 1932, le sanctuaire fut profané par des voleurs qui, après avoir fracturé le tabernacle, s’emparèrent des deux ciboires remplis d’hosties consacrées qui s’y trouvaient. La foule de Marchois à la cérémonie publique de réparation organisée par l’abbé Gailly, curé de Marche, manifesta par sa présence en nombre sa réprobation du sacrilège. C’est alors que le curé entreprit, avec le concours de ses paroissiens, de redonner un nouvel éclat à l’église.

Un nouvel autel en pierre d’Ecaussines est réalisé en style empire et dédié à St-Géry. Il contient les reliques des saints martyrs Maxime et Félicien et se présente comme une large table soutenue par quatre colonnes trapues reposant sur une estrade en pierre bleue, à laquelle on accède par trois marches. Cet autel était, avant le Concile de Vatican II, doté d’un tabernacle surmonté d’une croix. Depuis les réformes liturgiques, cet autel est rarement utilisé et remplacé par un autel en bois, se trouvant dans le transept et tourné face aux fidèles.

Les stalles

Un inventaire de 1835 environ, précise qu’elles étaient au nombre de cinq, en bois de buis. L’inventaire de 1927 l’attribue au XVIIe siècle. Les inventaires contemporains n’en parlent plus car ces stalles étaient vermoulues et disparurent lors de la restauration de 1932. Elles ont été remplacées depuis, par de simples fauteuils et des tabourets modernes.

Prie-Dieu

En 1932, l’abbé Gailly en acheta deux qui se trouvaient au milieu du chœur, face à l’autel principal. Depuis Vatican II et plus précisément depuis 1973, ils ont été transformés pour en faire l’autel actuel qui se trouve dans le transept.

La crédence

Encastrée dans le mur du chœur, à droite, il s’agit d’une copie d’une crédence ancienne, se trouvant près de l’autel de Saint-Joseph.

La lampe du sanctuaire

De profil renaissance, elle se présente sous la forme d’un vase en cuivre doré, suspendu à la voûte par une chaînette en cuivre. Un acte, daté de l’an 1392 mentionne « le luminaire de l’église ». Certains chandeliers proviennent de la Maison Devroye, de Bruxelles et datent de 1932.

Les sacristies

Elles sont situées à gauche et à droite du chœur. De très belles portes en chêne y donnent accès. Celle de droite sert aujourd’hui de chaufferie tandis que celle de gauche conserve aujourd’hui encore sa fonction primitive : conserver les vêtements liturgiques et les objets nécessaires au culte. Tous ces vêtements et objets sont en bon état.

Abbé Léon Jous

Toutes les images ont été prises par l'équipe du CIPAR.