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1923-2023 - L'église Saint-Amand de Néchin fête ses 100 ans de reconstruction

Publié le 02/03/2023

Au cœur du village de Néchin, l'église Saint-Amand fête cette année le centenaire de sa reconstruction. L'église primitive du XIVe siècle a été détruite par les allemands en 1918 à la fin de la Première Guerre mondiale. En effet, ils ont dynamité le clocher qui est tombé sur l'église la détruisant presque entièrement. Une partie de la façade gothique primitive avec le portail du XVe siècle reste miraculeusement en place. Dès 1923, soit cinq ans à peine après la destruction, grâce à la volonté et aux dons des villageois, la nouvelle église est érigée. Cette reconstruction est l'œuvre de l'architecte Paul Clerbaux qui l'a envisagée sur le même plan que la précédente dans le style néogothique. Les voûtes sont surélevées en croisée d'ogives et la tour est bâtie plus haute, au-dessus du bras du transept.

Le portail

Le portail, daté du XVe siècle, est en anse de panier sous une archivolte en accolade, avec deux contreforts de 1923 qui l'encadrent. Au niveau des piédroits, deux statuettes sont abritées de part et d'autres dans une niche à dais ornées de feuilles de choux.  La première représente saint Amand (endommagée par les iconoclastes en 1566) et l'autre, saint Vincent (saint peu courant dans le Tournaisis). Le socle sculpté à gauche est un personnage d'allure populaire, et celui de droite un visage entouré d'ailes. L'iconographie de ses socles est encore sujet à débats.* Est-ce un serpent, un des emblèmes de saint Amand qui en a affronté un qui est rentré sous terre ou est-ce plutôt une oie qui bouche les oreilles du visage du dessus avec ses ailes?

L'architecte Paul Clerbaux

Né en 1897, Paul Clerbaux formé à l'université de Gand, est un ingénieur architecte très actif à Tournai et dans l'ensemble de la Belgique. Il est l'auteur entre autres d'écoles, de pensionnats, d'hôpitaux, d'églises,... Parmi ses édifices religieux, citons l'église de Hollain et la chapelle Notre-Dame de Grâce à Pecq. Il a également restauré l'église d'Ere.

   

Mobilier

L'église conserve quelques beaux objets de culte : calice, ciboire, burettes, croix de procession et un ostensoir remarquable en argent doré et repoussé du XIXe siècle***

Citons quelques pièces du mobilier reprises dans Le patrimoine monumental de la Belgique** :

  • Vierge à l'Enfant avec couronne en argent, en bois polychromé du XVII -XVIIIe siècles sur socle d'angelots (Louis XIV) -  hauteur 90,5 cm ;
  • statue de saint Vincent en chêne polychromé du XVIIIe siècle - hauteur 68 cm de haut ;
  • statue de saint Amand du XVIIIe -XIXe siècles -hauteur 88,5 cm
  • chaire de vérité baroque (avec armoirie du prince de Ligne***) à cuve en chêne et rampe à colonnes torses du début du XVIIe siècle. Des têtes de rapaces sont sculptés sur le support et y sont ajoutés des statuettes d'Evangélistes ou peut-être des Apôtres avec phylactères. La cuve est quant à elle décorée d'angelots, d'anges vendangeant avec des couronnes, et de raisins et mascaron ;
  • trois fragments de bancs de communion en chêne du XVIIe -XVIIIe siècles qui forment un lambris placé à coté de l'entrée avec des épis et des raisins en style baroque. L'un des fragment présente un médaillon avec l'Agneau crucifère dont le sang coule dans un calice ;
  • joli vitraux de la fin du XIXe siècle réalisé par la Maison Maréchal (France) représentant saint Amand et saint Vincent de Metz.

Le saint patron de l'église : saint Amand

Né en 584 dans le Bas-Poitou, Amand fut moine à l'île d'Yeu, ensuite il s'orienta vers une vie d'ermite à Bourges avant de faire le missionnaire dans toute la Gaule et la Belgique.  Ordonné évêque en 629 mais sans siège fixe, puis affecté après 17 ans à l'évêché de Tongres, il se démit en 649 et retourna à la vie monastique. Plus d'un fois maltraité et jeté dans l'Escaut par les païens, il est invoqué pour les forces infernales et les  morsures de serpent. Saint Amand jouit d'un culte important très rapidement après sa mort survenue en 679. Dans la plupart des représentations, le saint foule au pied un dragon ailé ou un serpent. Dans le diocèse de Tournai, il est le patron de vingt-sept églises.

Programme du centenaire de l'église Saint-Amand de Néchin

5 mars de 14h à 16h : parcours découverte pour les enfants et visite du clocher

26 mars à 9h : marche des chapelles
26 mars, 2 avril et 16 avril de 9h à 16h : rétrospective sur l'église et le village
1 avril de 10h à 15h : visite guidée de l'église
16 avril à 16h : messe solennelle célébrée par Mgr Harpigny, évêque de Tournai
9 juin : veillée de la fraternité et de prière festive
3 décembre à 16h : plantation de l'arbre du Centenaire et concert de Noël.
Source :

Emission à Notélé 

*LEQUEUX (J.-M.), Néchin dans Répertoire photographique du mobilier des sanctuaires de Belgique, Province de Hainaut, Canton de Tournai II, Ministère de la communauté française, Institut royal du patrimoine artistique, Bruxelles, 1983.
**Le patrimoine monumental de la Belgique, volume 6, Province du Hainaut, Arrondissement de Tournai, tome 1 (A-T), éditeur Pierre Mardaga, Liège, 1978.
***CLOQUET (L.), Collection des guides belges, Tournai et Tournaisis, Desclée, De Bower et Compagnie, 1906.
Merci à Madame Edwige Colin pour son aide précieuse et son impressionnante bibliographie.
Vinciane Groessens
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